L’architecture RISC-V pourrait représenter 28% du marché des blocs d’IP en semiconducteurs pour l’IoT
Selon Counterpoint Research, le marché mondial des blocs de propriété intellectuelle en semiconducteurs devrait augmenter en moyenne de 11% pour passer de 5,2 milliards en 2020 à 8,6 milliards de dollars en 2025. Ce marché est aujourd’hui dominé par des entreprises comme ARM, Synopsys, Cadence et CEVA. ARM détient plus d’un tiers du marché grâce à sa part de marché extrêmement élevée dans les appareils mobiles.
Pour autant, les blocs d’IP de processeurs RISC-V gagnent du terrain pour répondre aux tendances du moment. « Le marché mondial de l’IP des semiconducteurs approche d’un point d’inflexion alors que le contenu en semiconducteurs dans une solution s’accroît, avec un besoin d’une approche diversifiée et ouverte à travers le calcul, la mémoire, la sécurité et d’autres architectures. Cette demande est principalement tirée par la croissance d’applications avancées telles que les appareils intelligents compatibles avec l’IA, les communications 5G, le calcul haute performance (HPC) et les voitures autonomes », explique William Li, analyste chez Counterpoint.
Lancée en 2010, l’architecture RISC-V a le vent en poupe et voit ainsi grandir son écosystème. Les grandes entreprises de conception de circuits intégrés dans le monde, telles que MediaTek, Qualcomm, NXP et SiFive, ont lancé plusieurs solutions. La popularité croissance des processeurs RISC-V tient en grande partie à son avantage open source, une meilleure promesse de performance de consommation d’énergie, des fonctions de sécurité fiables et à son insensibilité aux enjeux de conflits politiques entre la Chine et les Etats-Unis notamment.
« Les processeurs RISC-V continueront d’être adoptés dans plusieurs marchés. Mais nous pensons qu’à court et moyen terme, l’IoT reste le secteur clé pour lequel la technologie RISC-V pourrait prétendre à une part de marché de plus de 25% d’ici 2025, principalement en raison de sa flexibilité, de son évolutivité et de son optimisation de la consommation d’énergie exceptionnelles. Les autres catégories d’électronique qui pourraient voir l’adoption du RISC-V incluent l’électronique industrielle, l’automobile et le calcul haute performance (HPC) », prévoit William Li.
La « guerre froide des semiconducteurs » s’intensifie entre les économies clés, ce qui permet à des technologies telles que le RISC-V de gagner en importance. Dans ce contexte, le directeur de recherche Dale Gai met en garde : « L’incertitude économique mondiale et les tensions commerciales entre les États-Unis, la Chine et Taïwan accéléreront la localisation de la chaîne d’approvisionnement des semiconducteurs. Avec plus de 70% des principaux membres de RISC-V venant de Chine, leurs efforts pour l’expansion des semiconducteurs renforceront la bibliothèque IP et la capacité de conception de circuits intégrés de la Chine, façonneront la chaîne d’approvisionnement, feront évoluer la dynamique et étendront l’empreinte du RISC-V dans différentes catégories de produits ». Pour Counterpoint, afin d’éviter une mainmise de la Chine sur le RISC-V, il faudrait à l’avenir un point de contrôle sur l’évolution de l’écosystème RISC-V, pour garantir la diversité de ses membres.