
Le gouvernement veut densifier le maillage des bornes de recharge publiques

L’objectif est d’atteindre 400 000 points de recharge ouverts au public en France d’ici 2030 – dont 50 000 en recharge rapide – contre un peu plus de 168 000 actuellement. Le gouvernement propose également plusieurs mesures pour inciter à l’usage du véhicule électrique.
C’est surtout depuis 2020 que le maillage territorial en stations de recharge s’est densifié dans l’Hexagone au point d’être désormais plus dense que celui des stations de carburant conventionnel, alors que les véhicules électrifiés (100% électriques et hybrides rechargeables) représentent aujourd’hui environ un quart des ventes de voitures neuves en France et que la disponibilité technique des bornes de recharge a atteint 93 % en avril 2025, selon le ministère.

@ Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique
Mais le gouvernement compte poursuivre ses efforts de densification et d’efficacité du réseau de recharge, notamment en portant à 400 000 le nombre de points de recharge ouverts au public d’ici 2030, dont 50 000 en recharge rapide.
Le gouvernement prévoit également toute une série de mesures pour inciter à l’usage des véhicules électrifiés, telles que l’accélération des délais d’installation des bornes de recharge dans les copropriétés (moins de six mois après l’accord de la copropriété), le développement d’offres d’électricité proposant des heures super creuses la nuit et le week-end ou des « heures solaires » à prix réduit entre 11h et 17h, au plus fort de la production photovoltaïque, ou encore des incitations pour que les entreprises développent leurs flottes de véhicules électrifiés et que les employeurs proposent aux salariés un accès à une recharge sur leur lieu de travail.
Il est également prévu de développer la technologie de recharge bidirectionnelle V2G qui permet aux véhicules électriques de stocker l’électricité pour éventuellement la restituer lors des pics de consommation du soir et se recharger au cours de la nuit. Selon le gouvernement, les seules batteries des véhicules électriques légers vont représenter d’ici 2035 une capacité de stockage considérable, de l’ordre de 1200 GWh. Pour développer cette technologie, plusieurs industriels français participent à des travaux européens sur la recharge bidirectionnelle, tant sur les sujets techniques que réglementaires, afin de généraliser la technologie V2G à l’échelle de l’Europe dès 2026.
Le gouvernement s’engage par ailleurs à effectuer une révision des données sur les bornes de recharge disponibles en open data, afin de permettre aux usagers d’avoir des informations sur la localisation, la disponibilité et les tarifs des bornes. Une phase de concertation avec des représentants des professionnels et des consommateurs sera engagée sur ce point d’ici la fin de l’année afin de disposer de règles harmonisées sur les informations et les prix.
En parallèle, une réflexion sera engagée pour mettre en place un simulateur de calcul du coût de la recharge. Ce simulateur prendra en compte la structuration de la tarification en fonction des bornes, le prix au kWh, le prix en fonction du temps ou à la session.
Enfin, le gouvernement compte maintenir son soutien à l’installation de bornes de recharge à domicile via un taux de TVA réduit et un crédit d’impôt d’une valeur de 75% du prix de la borne et de son installation avec un plafond de 500 euros, dès lors que l’achat et les travaux ont été réalisés auprès d’un professionnel qualifié et que la borne est pilotée. Sachant que le coût d’installation d’une borne pilotable se situe entre 1500 et 2500 euros.
Si ces mesures vont dans le bon sens, il n’en reste pas moins que le véhicule électrique reste, pour le moment, encore trop cher par rapport au véhicule thermique, bien que les prix tendent à se resserrer avec l’arrivée de modèles tout électriques à des prix plus raisonnables. En 2024, il s’est vendu 290 611 voitures électriques en France, en baisse de 2,6 % par rapport à 2023.