Le marché français des semiconducteurs a reculé de 6% en 2019
Selon Acsiel Alliance Electronique, le marché français des semiconducteurs a reculé de 6% en 2019 pour s’établir à 1,77 milliards d’euros. Les ventes directes au client final ont baissé de 5% et celles de la distribution de 7%. Le marché français a ainsi été affecté par le retournement conjoncturel comme l’ensemble du marché mondial, commente l’organisation professionnelle.
Sur l’ensemble de l’année, seuls deux segments applicatifs ont bénéficié d’une croissance de leurs ventes au client final, le grand public et informatique (+3%) et le militaire et spatial (+1%). Les ventes aux autres segments ont baissé, et en premier lieu le segment de la carte à puce avec un effondrement de 20% illustrant les évolutions structurelles de cette industrie. Les ventes de semiconducteurs aux applications industrielles (-5%) ont été pénalisées par des corrections de stocks, et le segment automobile (-3%) a subi une conjoncture qui s’est avérée défavorable sur l’ensemble du marché mondial, souligne Acsiel.
Aucune des familles de produits importantes sur le marché français n’a été épargnée par la baisse en 2019, les plus touchées étant les circuits logiques MOS (-15%), les capteurs & actionneurs (-13%) et les discrets (-10%). Les composants MOS Micros (microcontrôleurs, microprocesseurs et DSP) et l’optoélectronique ont reculé de 7%. Les ventes de circuits analogiques ont été moins pénalisées, avec une baisse limitée à 3%, en phase avec le segment automobile qui représente une part significative de leurs débouchés.
Rebond séquentiel de 13% au 4e trimestre après deux trimestres de baisse
Acsiel Alliance Electronique souligne toutefois le net rebond séquentiel de 13% du marché français des semiconducteurs au 4e trimestre par rapport au 3e trimestre, à 442 millions d’euros, après deux trimestres de baisse. En rythme annuel, cela représente une contraction de 8% comparé au quatrième trimestre 2018. C’est toutefois une amélioration par rapport au point bas du cycle atteint au troisième trimestre à -13% en rythme annuel.
Alors que les ventes de la distribution stagnaient au quatrième trimestre, ce sont les ventes aux clients directs qui ont assuré la dynamique du marché avec une croissance de 20% provenant de tous les secteurs. Le principal contributeur à cette croissance a été le segment militaire et spatial dont les ventes ont presque doublé par rapport au très faible troisième trimestre. Le segment automobile, qui est le plus volumineux en termes de ventes directes en France, a bénéficié d’une croissance de 7%. Il a ainsi retrouvé son niveau du deuxième trimestre après avoir été orienté à la baisse depuis le début de l’année 2019. Le segment industriel qui avait fortement chuté lors des deux trimestres précédents a regagné 11% au quatrième. Les ventes destinées aux applications grand public et informatique, agrégées dans les statistiques d’Acsiel, se sont accrues de 47% suivant un profil saisonnier bien établi.
Parmi les grandes familles de produits, ce sont les MOS Micros (MCU et MPU) qui en raison de leur taille ont le plus fortement contribué à tirer le marché vers le haut avec une croissance de 25%. De leur côté, les ventes de circuits analogiques ont connu le plus fort rythme de croissance au quatrième trimestre avec +29%. La catégorie capteurs et actionneurs, après trois trimestres à niveau constant, a retrouvé la croissance avec +11% alors que les ventes de circuits discrets ne progressaient que de 4% et les circuits logiques MOS de 5%.
Acsiel Alliance Electronique procède chaque année à la réaffectation des ventes de la distribution, soit un tiers du marché, à chaque grand segment applicatif. Le marché français est très largement dominé par l’industriel et l’automobile, et le poids respectif de chaque segment est resté à peu près stable depuis trois ans.
