Le sous-traitant normand Seprolec change de direction et d’actionnaires
Président et actionnaire majoritaire de ce sous-traitant basé à Vire, Patrick Soghomonian cèdera sa place en début d’année à Philippe Masselin, qui a récemment rejoint la société après avoir officié en tant que directeur industriel des activités de Thales Alenia Space.
Patrick Soghomonian aura bien mené sa barque. Lorsqu’en 2008, avec un associé, il rachète le sous-traitant Seprolec, alors basé à Ger, une petite commune du sud-Manche, l’actuel président et actionnaire majoritaire de la société comprend tout de suite que la clé du succès passe par un redéploiement industriel de l’entreprise.
Un plan d’investissement est alors immédiatement mis en place et l’entreprise transférée à Vire (Calvados), à 25 kilomètres de là, dans les anciens abattoirs de la ville. Une nouvelle ligne de production CMS de cartes électroniques y est implantée dès 2010, puis une troisième en 2015, suivie par une nouvelle extension un an plus tard et un renouvellement intégral de la première ligne CMS en 2018. 2018, c’est aussi l’année où Seprolec rachète le sous-traitant Aria Electronique, basé près de Foix (Ariège).
Depuis 2008, Seprolec a bien grandi. Fin 2021, le groupe comptait 141 employés, pour un chiffre d’affaires annuel de 30,7 millions d’euros. C’est alors que Patrick Soghomonian, 66 ans, a décidé de passer la main. Et en 2022, il organise sa succession, non sans avoir mis en place une quatrième ligne de production CMS – qui porte la superficie du site de Vire à quelque 10000 mètres carrés – et lancé la construction d’un bâtiment pouvant accueillir deux lignes CMS supplémentaires à l’horizon 2024.
C’est d’ailleurs lors d’une visite de l’usine de Vire, organisée cette semaine pour remercier la puissance publique – Seprolec a bénéficié du Plan de relance – et la Région pour leur participation financière à cette opération, que Patrick Soghomonian a présenté son successeur. Philippe Masselin a rejoint Seprolec en septembre dernier en tant que directeur général et sera ainsi nommé président en début d’année prochaine.
Ingénieur électronique et télécoms de formation, M. Masselin est un pur produit de l’industrie. Il a notamment passé une grande partie de sa carrière chez Alcatel. Et avant de rejoindre le sous-traitant normand, il officiait en tant que directeur industriel de Thales Alenia Space. Outre son expérience industrielle, M. Masselin apportera de ce fait à Seprolec sa connaissance du secteur aérospatial, et notamment des satellites.
Parallèlement à ce passage de relais à la tête de l’entreprise, l’actionnariat de Seprolec va également changer. La société sera transmise à Transmettre et Péréniser, un fonds créé par Bpifrance, la Caisse d’Epargne Bretagne Pays de Loire et sa filiale Sodero, ainsi qu’à Sofiouest et aux cadres dirigeants de Seprolec. Patrick Soghomonian conservera une part minoritaire.
Patrick Soghomonian cède une entreprise qui ne connait pas la crise. « En dépit d’une année 2022 malmenée par une crise du marché des composants électroniques sans précédent, rendant les tensions de trésorerie inévitables, Seprolec devrait achever l’exercice 2022 avec une croissance de son chiffre d’affaires, assortie d’une croissance de sa rentabilité également à deux chiffres », précise t-il.
Pour 2023, les perspectives 2023 s’annoncent d’ores et déjà encourageantes, selon le dirigeant. Les secteurs industriel, de la défense et du médical ont été des moteurs très importants de la croissance de Seprolec en 2022 et cette tendance devrait perdurer en 2023, d’autant que les clients de Seprolec sont à plus de 50% exportateurs.
Spécialisée dans les prototypes et les petites préséries, en particulier dans le domaine de la défense et du nucléaire, sa filiale Aria (CA de 3M€, 30 employés) devrait également afficher de bons résultats en 2022.