Les coupures d’électricité en Chine accélèrent les besoins de produire aussi ailleurs
Les coupures d’électricité en Chine conduisent les entreprises d’électronique à envisager de diversifier leurs implantations en dehors du pays pour sécuriser les chaînes d’approvisionnement, selon le Nikkei qui a enquêté sur la réalité de ces restrictions d’énergie auprès des fournisseurs des géants mondiaux de la high tech. Le phénomène n’apparaît plus conjoncturel mais bien structurel.
Flambée des prix des matières premières, forte hausse de la demande d’électricité liée à l’ampleur de la reprise après la pandémie de Covid-19, intransigeance du président Xi Jinping dans sa volonté de faire respecter les engagements de la Chine en matière de réduction des émissions de CO2 : qu’importe les causes, il en résulte que les entreprises sont confrontées à des coupures drastiques d’électricité depuis septembre, écrit le quotidien japonais.
« Il y a eu des avis de pannes d’électricité sporadiques depuis juin, mais c’est devenu une chose régulière depuis la mi-septembre. Désormais, nous recevons chaque semaine un avis nous indiquant les jours de la semaine suivante où l’électricité sera coupée », a déclaré au Nikkei un fabricant d’écouteurs Bluetooth et d’accessoires électroniques pour le compte de marques internationales. Ce cas n’est pas isolé, d’autres fabricants évoquant même des arrêts trois jours par semaine. Les fabricants font appel à des groupes électrogènes pour pallier ce manque d’énergie, mais ce palliatif n’est pas tenable à moyen terme.
Selon le Nikkei, les fournisseurs des villes des provinces du Jiangsu, du Zhejiang et du Guangdong – où sont basées des dizaines de milliers d’installations technologiques – sont particulièrement confrontés à ces restrictions d’électricité.
Pour couronner le tout, les gouvernements locaux choisissent les entreprises qui seront touchées par les restrictions d’énergie et celles qui seront plus épargnées suivant la qualité des relations qu’elles entretiennent avec les fabricants et le degré d’importance de leurs productions. Une discrimination opaque qui exaspère. Le fil conducteur du pouvoir politique chinois serait d’épargner les productions stratégiques qui présentent une grande valeur ajoutée au détriment des autres. Le Nikkei cite l’exemple des afficheurs et des semiconducteurs. En revanche, le circuit imprimé est considéré comme un composant à faible valeur ajoutée qui consomme beaucoup d’énergie…
Même quand les restrictions d’énergie s’apaiseront, les entreprises opérant en Chine seront certainement confrontées à des tarifs d’électricité beaucoup plus élevés à l’avenir, souligne le quotidien asiatique. Cela stimulera une vague des changements structurels de l’industrie. D’où l’intérêt de diversifier son empreinte industrielle dans d’autres pays comme le Vietnam, l’Indonésie ou la Thaïlande, afin de sécuriser les chaînes d’approvisionnement. A suivre.