
Les trains à grande vitesse débarquent enfin aux Etats-Unis grâce à Alstom

L’entreprise ferroviaire publique américaine Amtrak vient de mettre en service 28 rames de NextGen Acela, le train à grande vitesse d’Alstom, sur la ligne la plus fréquentée du pays. C’est la première fois qu’une ligne à grande vitesse est opérationnelle aux Etats-Unis.
Avec un réseau indigne de leur statut de première puissance économique mondiale, les Etats-Unis considèrent depuis longtemps le ferroviaire comme la dernière roue du carrosse en matière de transports, dans un pays qui privilégie le transport routier et aérien. Mais le train est peut-être à l’aube d’une nouvelle ère outre-Atlantique avec la mise en service par la société Amtrak des trains NextGen Acela d’Alstom. Il s’agit en effet des premiers trains à grande vitesse à circuler dans ce pays, en l’occurrence sur le Corridor du Nord-Est, c’est-à-dire sur la ligne la plus fréquentée du pays qui relie les grandes villes de la Côte Est – de Washington à Boston en passant par New York – et longue d’environ 730 kilomètres.
Fruit d’un contrat signé entre Amtrak et Alstom en 2016 pour un montant de 2 milliards de dollars, ce projet, qui a subi plusieurs années de retard, met en œuvre 28 rames NextGen Acela capables de circuler à une vitesse maximale de 260 km/h, ce qui en font les trains les plus rapides du pays, bien qu’ils restent largement inférieurs aux standards européens des trains à grande vitesse qui roulent autour de 300-320 km/h (le contrat prévoit également qu’Alstom fournisse à Amtrak un support technique et les pièces détachées et composants pour la maintenance des nouveaux trains).

© Alstom
« Les trains Acela NextGen sont les premiers trains à grande vitesse construits en Amérique. L’équipe d’Alstom a apporté aux États-Unis près de cinq décennies d’expérience mondiale dans le domaine de la grande vitesse ferroviaire afin de livrer les trains les plus rapides et les plus avancés technologiquement du pays », se félicite Henri Poupart-Lafarge, directeur général d’Alstom.
Ces trains à grande vitesse ont été assemblés par de la main-d’œuvre américaine sur le site historique de Hornell, dans l’État de New York, où Alstom a investi plus de 87 millions de dollars (75 M€) et obtenu plusieurs millions de dollars de subventions du gouvernement fédéral et de l’État de New York pour construire la plus grande usine de fabrication de trains de passagers aux États-Unis, afin de mener à bien ce projet. Alstom a également mis en place une vaste chaîne d’approvisionnement composée de 180 fournisseurs répartis dans 29 États (95% des composants du train proviennent de fournisseurs américains), créant ainsi environ 15 000 emplois à l’échelle du pays.
Des sites français, italiens et indiens d’Alstom ont toutefois été mis à contribution pour la conception et la fabrication de ces rames. Pour la France, il s’agit des sites de Belfort pour les motrices, Saint-Ouen pour le design et la conception du train, La Rochelle pour la conception du train (prenant le relais de Saint-Ouen) ainsi que pour les systèmes de contrôle et de gestion des trains (TCMS) et pour la modélisation numérique, Le Creusot pour les bogies, Tarbes pour les chaînes de traction, Valenciennes pour la conception intérieure et Villeurbanne pour les systèmes d’information passagers et l’électronique embarquée.