Production de semiconducteurs : l’inexorable ascension de la Chine dans les nœuds matures
La part de la Chine en matière de capacité de production de semiconducteurs à partir de nœuds de 28 nm et plus devrait passer de 29% en 2023 à 33% en 2027, selon un rapport de TrendForce, avec une potentielle guerre des prix à l’horizon.
A l’heure où le département américain du commerce vient de promulguer de nouvelles règles qui durcissent les contrôles à l’exportation en direction de la Chine concernant les puces et les équipements de fabrication de semiconducteurs les plus avancés, la Chine n’en finit pas de gagner du terrain sur la concurrence pour tout ce qui concerne la production de semiconducteurs via des nœuds matures.
© TrendForce
Et cela n’est pas prêt de changer si l’on en croit un récent rapport de TrendForce, qui précise tout d’abord que le ratio entre les procédés dits matures (nœuds de 28 nm et plus) et les procédés avancés (16 nm et moins) devrait se situer autour de 7:3 à l’échelle mondiale.
L’analyste s’attend en effet à ce que, portée par des politiques incitant au développement national et à la production locale de circuits intégrés, la part de la Chine en matière de capacité de production de semiconducteurs à partir de nœuds de 28 nm et plus atteigne 29% en 2023 et grimpe à 33% d’ici 2027, avec des acteurs de plus en plus importants tels que Smic, HuaHong Group ou Nexchip.
Dans le même temps, la part de Taïwan sur ce même créneau va se rétracter, passant de 49% en 2023 à 42% dans quatre ans.
L’extension de la capacité de production chinoise en nœuds matures concerne essentiellement les pilotes, les capteurs et processeurs d’images, ainsi que les composants discrets de puissance, et devrait impacter en premier lieu les fabricants taïwanais de deuxième et troisième rangs qui possèdent des procédés et des capacités de production similaires à ceux des fabricants chinois.
Cette extension massive pourrait inonder le marché mondial de procédés matures et potentiellement déclencher une guerre des prix, conclut le rapport de TrendForce, qui précise toutefois que la bataille à venir dépendra des innovations technologiques et des rendements de production atteints par les fabricants chinois.
