Semi Europe publie 30 recommandations pour la prochaine loi européenne sur les puces
Le rapport présente une analyse et des propositions stratégiques visant à renforcer les ambitions de l’Europe dans le secteur des semiconducteurs dans le cadre de la deuxième phase de la loi européenne sur les puces. Une énième initiative pour défendre l’industrie des semiconducteurs en Europe. Mais quid des circuits imprimés, de la fabrication des cartes électroniques, etc. ? On attend toujours une initiative commune pour défendre TOUTE l’électronique européenne !
Le 5 septembre dernier, la Commission européenne a lancé une consultation publique sur les orientations à donner pour la deuxième phase de l’European Chips Act, la loi européenne sur les puces. Alors que l’appel à contributions est encore ouvert (il le sera jusqu’au 28 novembre prochain), l’association professionnelle Semi Europe vient de publier un rapport concernant une évaluation complète de la mise en œuvre de cette loi et de son impact sur l’écosystème européen des semiconducteurs. Ce rapport synthétise également les conclusions de la vaste consultation menée par Semi Europe auprès du secteur et formule trente recommandations stratégiques pour les discussions à venir sur l’European Chips Act 2.0.
Ce rapport de près de 60 pages, disponible en cliquant sur ce lien, analyse en profondeur ses trois piliers principaux, à savoir la recherche et le développement dans ce domaine (1er pilier), les investissements et l’expansion des capacités de production (2è pilier), ainsi que la résilience de la chaîne d’approvisionnement et la surveillance des crises (3è pilier). Ce rapport met en lumière les réussites de l’Europe à ce jour, tout en identifiant des lacunes importantes en matière de couverture géographique et technologique, de complexité administrative et de soutien aux segments clés tels que la conception de puces, les matériaux et les équipements pour semiconducteurs.

© Semi Europe
« La publication de ce rapport constitue une étape clé dans la réalisation des ambitions de l’Europe en matière de semiconducteurs, assure Laith Altimime, président de Semi Europe. Nos conclusions soulignent la nécessité d’une chaîne d’approvisionnement plus résiliente et d’une loi sur les puces tournée vers l’avenir, qui soutient l’innovation et la fabrication de semiconducteurs en amont afin de renforcer davantage l’écosystème européen, en mettant l’accent sur les fournisseurs de matériaux et d’équipements, la conception et le conditionnement avancé, pour garantir une souveraineté technologique durable. »
Le rapport aborde également des enjeux transversaux, tels que le développement des compétences professionnelles, la collaboration public privé et l’alignement sur la stratégie de sécurité économique de l’UE. Il préconise en particulier une simplification accrue des procédures administratives au titre du 2è pilier, un meilleur accès au financement pour les PME et les jeunes entreprises, ainsi qu’une coordination renforcée entre les autorités nationales et européennes.
A quand une initiative commune pour défendre TOUTE l’électronique européenne ?
Semi Europe salue également l’engagement de la Commission européenne et des États membres en faveur de la construction d’un écosystème compétitif pour les semiconducteurs, tout en soulignant, à l’approche des négociations sur le Chips Act 2.0, l’importance d’adopter un cadre politique global et cohérent qui soutient la compétitivité, la résilience et l’innovation tout au long de la chaîne de valeur des semiconducteurs.
Rappelons que les industriels européens du secteur et des représentants des 27 Etats membres ont déjà œuvré en ce sens en se réunissant fin septembre, à Bruxelles, sous l’appellation Semicon Coalition, pour signer une déclaration commune en faveur d’une révision de la loi européenne sur les puces.
Il s’agit d’une énième initiative pour défendre l’industrie des semiconducteurs en Europe. On peut toutefois déplorer qu’il n’y ait toujours pas d’initiative commune pour défendre d’une seule et même voix l‘ensemble de la production électronique en Europe. Il y a bien eu des appels de l’EIPC (European Institute for the PCB Community) pour sauver l’industrie du circuit imprimé en Europe, un secteur tout aussi stratégique que le semiconducteur, ou bien ceux de la Global Electronics Association (anciennement IPC) pour alerter les pouvoirs publics sur le « net déclin de la fabrication électronique européenne » dans son ensemble, et en particulier celui de la fabrication des cartes électroniques par les acteurs de la sous-traitance, qui « met en péril les priorités stratégiques de l’UE et compromet la sécurité, la résilience industrielle et la compétitivité de l’Europe ». Mais aucune initiative commune de l’ensemble de la chaîne de valeur de l’industrie électronique ne semble pour le moment émerger.
Qu’attendent toutes ces instances représentant les différents pans de l’électronique européenne, tous plus stratégiques les uns que les autres, pour s’unir et peser davantage pour défendre une industrie électronique européenne plus forte dans son ensemble et pas seulement au niveau des semiconducteurs ?


