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SiPearl clôt une levée de fonds de 130 M€ et confie la production de sa puce à TSMC

SiPearl clôt une levée de fonds de 130 M€ et confie la production de sa puce à TSMC

Ce Français qui développe Rhea1, le microprocesseur européen haute performance et basse consommation dédié au supercalcul et à l’inférence d’IA, vient de clore sa levée de fonds de série A de 130 M€ avec une troisième et dernière tranche de financement de 32 M€. Les premiers échantillons du Rhea1, produit par TSMC, sont attendus début 2026.

SiPearl, entreprise française qui développe le microprocesseur européen haute performance et basse consommation dédié au supercalcul et à l’inférence d’IA, a annoncé cette semaine la clôture de sa levée de fonds de série A de 130 millions d’euros, avec une troisième et dernière tranche de financement de 32 M€. Le montant total levé par SiPearl lors de sa série A est la plus importante jamais réalisée à ce jour pour une entreprise européenne fabless de semiconducteurs.

La troisième et dernière tranche de 32 M€ a été souscrite par deux investisseurs existants, à savoir l’European Innovation Council (EIC), un organisme créé par la Commission Européenne pour investir dans les entreprises technologiques, et l’État français, via French Tech Souveraineté, qui s’inscrit dans le cadre de France 2030, piloté par le Secrétariat Général pour l’Investissement. Un troisième investisseur s’est joint à cette souscription, en l’occurrence la société taïwanaise de capital-investissement Cathay Venture, qui finalise ainsi son premier investissement en France. Cathay Venture est une filiale de Cathay Financial Holding, l’un des premiers holdings financiers taïwanais, avec un actif total dépassant les 400 milliards de dollars. Cathay Venture a notamment construit son portefeuille avec plus de 27% de sociétés de semiconducteurs et d’électronique

© SiPearl

Cette troisième et dernière tranche de financement est destinée à accompagner la phase d’industrialisation de Rhea1, un microprocesseur que SiPearl qualifie comme « le plus complexe jamais conçu en Europe » et qui équipera Jupiter, le premier supercalculateur exascale (1 milliard de milliards d’opérations par seconde) européen. Elle permet également d’accélérer les activités de R&D pour le lancement de microprocesseurs de nouvelle génération qui répondront aux besoins du supercalcul et de nouveaux segments de marché comme les centres de données, l’IA et les entreprises, avant le lancement de la série B d’ici quelques semaines.

Financée par l’Union Européenne lors de son lancement opérationnel en janvier 2020, SiPearl est une entreprise privée issue du consortium European Processor Initiative (EPI), dont l’objectif est de favoriser le retour en Europe des technologies de microprocesseurs haute performance et basse consommation. Cinq ans après son lancement, l’entreprise affirme avoir rempli sa mission en ayant constitué une équipe microprocesseur de classe mondiale forte de 200 collaborateurs en France, en Espagne et en Italie, et en construisant sa propre infrastructure souveraine avec des centres de données dans le nord de la France équipés de serveurs et d’émulateurs dédiés à la conception de semiconducteurs. Et il y a quelques semaines, SiPearl a achevé le développement du microprocesseur Rhea1, doté de 80 cœurs Arm Neoverse V1 et composé de plus de 61 milliards de transistors. Sa production a été confiée au numéro un mondial de la fonderie, le Taïwanais TSMC, et les premiers échantillons sont prévus pour début 2026.

Le microprocesseur est pris en charge par une large gamme de compilateurs, de bibliothèques et d’outils, allant des langages de programmation traditionnels comme C/C++, GO et RUST aux frameworks d’IA modernes comme TensorFlow et PyTorch. Il est adapté aux charges de travail du calcul haute performance (HPC) traditionnelles – ce qui constitue son marché cible initial – ainsi qu’aux charges de travail d’inférence d’IA. Grâce à sa capacité mémoire et à sa mémoire embarquée à large bande passante (HBM), Rhea1 est censé offrir « des performances et une efficacité énergétique exceptionnelles avec un rapport octet/flop inégalé ».

Rhea1 équipera le cluster microprocesseur de Jupiter, le premier supercalculateur exascale d’Europe détenu par EuroHPC Joint Undertaking (EuroHPC JU) et exploité par Forschungszentrum Jülich (Allemagne). Rhea1 est également au cœur de projets collaboratifs européens comme Aero, OpenCUBE, HIGHER et Riser, qui ont pour objectif de donner naissance à un cloud européen souverain, ainsi que des projets majeurs comme Excellerat, MAX, ODISSEE et Plasma-PEPSC, destinés à des applications de simulation dans des domaines stratégiques comme l’ingénierie, les matériaux, la matière noire et le plasma. Faisant de la première famille de produits de SiPearl une pierre à l’édifice de la souveraineté technologique, de l’indépendance et de la compétitivité de l’Europe.

© European Innovation Council

SiPearl met également en avant l’importance stratégique du partenariat avec TSMC, le Français estimant que dans le contexte géopolitique actuel, un partenariat avec Taïwan, qui accueille la première fonderie de semiconducteurs au monde, ainsi que des sociétés de capital-investissement spécialisées dans les semiconducteurs, contribue à soutenir et stimuler la souveraineté technologique de l’Europe dans les domaines du supercalcul et de l’IA. D’ailleurs, l’entreprise a tissé depuis longtemps des liens étroits avec Taïwan. Son CEO et fondateur, Philippe Notton (photo), a ainsi passé sept ans chez MStar, une entreprise taïwanaise de semiconducteurs rachetée par Mediatek, tandis que son directeur scientifique est franco-taïwanais et que le fondateur de MStar est administrateur indépendant de SiPearl. Sans compter que SiPearl avait signé, dès sa création, un accord avec TSMC pour lui confier la fabrication de ses processeurs.

« Le contexte géopolitique et économique confirme la vision qui a présidé à la création de SiPearl. Utiliser du matériel européen est indispensable pour garantir l’indépendance et la souveraineté de l’Europe dans le domaine de l’IA et dans des domaines stratégiques comme la sécurité et la Défense. Avec l’entrée en production du microprocesseur le plus complexe jamais conçu en Europe, nous montrons que l’Europe dispose désormais d’un concurrent capable de rivaliser avec les leaders non européens du secteur. Et, parce que l’Europe a besoin de partenaires solides et indépendants dans l’écosystème mondial des semiconducteurs, nous avons choisi de tisser des liens plus étroits avec Taïwan, le pays à la pointe de cette industrie », explique Philippe Notton (photo), CEO et fondateur de SiPearl.

Outre Philippe Notton, actionnaire de référence, SiPearl compte parmi ses investisseurs Arm, le groupe Atos (via sa branche Eviden), Cathay Venture, la Banque Européenne d’Investissement (BEI), EIC Fund, French Tech Souveraineté ainsi qu’un syndicat bancaire piloté par la Caisse d’Épargne Rhône-Alpes.

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