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Les sous-traitants s’alarment de la crise qui s’installe en circuits imprimés

Les sous-traitants s’alarment de la crise qui s’installe en circuits imprimés

Sans circuit imprimé, pas de carte, donc pas de travail pour les sous-traitants. Informé par ses adhérents au cours du quatrième trimestre 2016 de l’apparition de difficultés dans la fourniture des circuits imprimés, le SNESE réagit aujourd’hui avec véhémence à cette crise d’approvisionnement qui risque d’affecter durablement l’industrie électronique et réclame des mesures pour pouvoir traverser cette période et réduire la dépendance de l’Europe vis-à-vis des fournisseurs asiatiques.

En 2016, les achats de circuits imprimés par les entreprises de sous-traitance électronique françaises se sont élevés à 650 millions d’euros (13% des achats totaux estimés à 3 milliards d’euros).

Le SNESE a réalisé, du 23 au 31 janvier 2017, une enquête auprès de ses adhérents et des principaux fournisseurs de circuits imprimés, majoritairement des fabricants et négociants non européens et dans une moindre mesure les fabricants et négociants français (représentés par Acsiel) et européens. Cette enquête met en évidence que 73% de la profession est touchée par une variation à la hausse du prix des PCB ; 61% des entreprises ont constaté une hausse de 5% à 20% des prix ; 65% a constaté une augmentation des délais de livraison et 70% a constaté une hausse du délai de livraison supérieure à 5 jours.

Or, une augmentation de 10% du prix des circuits imprimés consomme 1,3 point de la marge des entreprises. Cette augmentation s’ajoute à l’augmentation du dollar qui ampute déjà la marge de 1,5 point, entraînant ainsi une très forte dégradation de la rentabilité, s’inquiète l’organisation professionnelle.

Alors que le délai moyen d’approvisionnement est de 4 semaines (5 semaines pour les approvisionnements en provenance d’Asie et 3 semaines pour la France et l’Europe), deux entreprises sur trois ont constaté une augmentation du délai supérieure à une semaine. Cette situation va rapidement réduire à néant les efforts développés par la profession en matière de réactivité et de productivité – éléments clés de la compétitivité des entreprises de sous-traitance électronique, poursuit le SNESE.

La crise des circuits imprimés trouve son origine en Chine. En 2016, les importations chinoises de cuivre concentré, c’est-à-dire le métal déjà transformé, qui entre dans la fabrication de nombreux composants électroniques, dont les circuits imprimés, les accumulateurs et les moteurs électriques, ont bondi 30% par rapport à 2015, dépassant 17 millions de tonnes. Par ailleurs, le cuivre électro déposé utilisé pour la fabrication de circuits imprimés est très majoritairement fabriqué en Asie, principalement en Chine. La forte demande chinoise (véhicules électriques, accumulateurs lithium ion, tablettes, téléphones) et l’obligation faite par le gouvernement chinois à ses industriels d’approvisionner prioritairement le marché local, crée une situation de pénurie, explique le SNESE.

Pour faire face à cette crise qui affecte les circuits imprimés, le syndicat des sous-traitants souhaite que des mesures soient mises en place, portant sur :

  • le soutien aux entreprises en réactivant le plan mis en place en 2009, sous le contrôle du médiateur du crédit, car les besoins de financement du fonds de roulement vont croître (favoriser l’accès au crédit, notamment les financements courts termes, soutenir les garanties, faire respecter les délais de paiement, aider à la prévention des difficultés, etc.),
  • la possibilité pour les entreprises de sous-traitance de recourir au chômage partiel,
  • le respect des principes de moralité dans les relations clients-fournisseurs, tels que le respect par nos fournisseurs des accusés de réception de commande,
  • la mise en place d’urgence d’une véritable filière industrielle de fabrication électronique, portant notamment sur la réduction de la dépendance de l’Europe aux pays producteurs de composants.

Le SNESE, qui a été reçu par la Direction Générale des Entreprises du Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, s’engage à participer à des actions allant au-delà des déclarations de bonnes intentions. Le syndicat a proposé à la DGE de superviser des travaux de veille et de monitoring mis en place rapidement dans la poursuite des travaux déjà menés par le SNESE comme l’enquête du mois de janvier 2017, dans le but de réduire les effets de la crise actuelle, d’anticiper les effets à venir de cette crise si elle s’installait dans la durée, et de contribuer au développement des moyens qui viseraient à réduire la dépendance de l’industrie française en matière de sources d’approvisionnement des composants. Le SNESE rappelle qu’en moyenne 10% seulement des composants utilisés pour fabriquer une carte ou un système électronique sont d’origine européenne.

Si des travaux devaient être décidés, le SNESE souhaite qu’y soient associés les sous-traitants et les représentant de leurs principaux secteurs clients (transport, équipements industriels, médical, etc.), les fournisseurs de circuits imprimés ( fabricants et négociants français, européens et non européens) et les fournisseurs de matériaux pour PCB. A suivre.

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