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Un marché français de l’électronique en berne au premier trimestre

Un marché français de l’électronique en berne au premier trimestre

Le baromètre de l’électronique que vient de publier Acsiel pour le 1er trimestre 2024 fait état d’un marché en nette baisse, tant au plan des composants et consommables – même si le niveau reste élevé – que des équipements de test & mesure et des machines de production.

Comme chaque trimestre, Acsiel publie ce jour son baromètre de l’électronique pour le 1er trimestre 2024. Rappelons que ce baromètre qui agrège depuis 2017 les ventes trimestrielles de la filière électronique en France, est composé de deux indices, l’un lié aux ventes de composants électroniques (semiconducteurs, passifs, circuits imprimés, connectique) et de consommables (crèmes à braser, flux, accessoires), l’autre aux ventes d’équipements de test et mesure électroniques et d’équipements de production de cartes électroniques.

Composants et consommables

© Acsiel

Selon ce baromètre, l’indice Acsiel des composants électroniques et consommables a reculé de 4% au premier trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent, ce qui correspond à une baisse de 13% en glissement annuel. Ce sont principalement les semiconducteurs, les composants passifs et les connecteurs qui ont tiré l’indice vers le bas alors que les autres produits ont connu une évolution positive. Toutefois, le syndicat professionnel note que l’indice reste à un niveau élevé, comparable à celui des deuxième et troisième trimestres 2022 et du troisième trimestre 2023 (voir schéma ci-dessus).

La dynamique des ventes de semiconducteurs en France a été affectée par une baisse au niveau de la distribution et un repli purement conjoncturel dans le secteur aéronautique/spatial/défense (après trois trimestres de forte croissance), explique Acsiel, qui précise que les perspectives dans ce secteur restent très positives pour tous les composants électroniques, et que, pour beaucoup d’acteurs de la filière, le problème est plutôt de livrer les quantités demandées.

Mais on relève encore des stocks excédentaires de composants dans la distribution, chez les sous-traitants, ainsi que dans différents secteurs industriels. En termes d’applications, la mauvaise conjoncture dans le bâtiment, notamment dans le résidentiel, a aussi un impact négatif, en particulier pour la domotique. Par ailleurs, certains acteurs confirment ressentir une tendance au ralentissement dans l’automobile malgré la croissance de la mobilité électrique, avec des développements sur de nouveaux modèles mais qui ne se traduisent pas encore en gros volumes, et alors que la demande est actuellement plutôt orientée sur des petits modèles à moteur thermique, avec un contenu plus faible en électronique. Enfin, Acsiel place au rang des difficultés la vive concurrence chinoise pour les équipementiers dans l’automobile et le solaire.

« D’une manière générale, le fléchissement du marché des composants et consommables est attesté et si une reprise est envisagée d’ici la fin de l’année, elle pourrait être en partie contrariée par le report des baisses de taux et les surplus chinois qui continuent d’affecter la demande », note Acsiel en conclusion de son analyse de l’indice des composants électroniques et consommables.

A cela s’ajoute le fait que les industriels d’Acsiel sont confrontés à la hausse des prix des matières premières (cuivre, étain, or…) et sont malgré tout parfois contraints de baisser leurs prix et leurs marges pour faire tourner les usines, en particulier dans les passifs. Les difficultés d’embauche restent également une préoccupation de premier plan et concernent tous les types de profils en production (techniciens, opérateurs et ingénieurs).

Équipements de test et mesure, machines de production

© Acsiel

Au premier trimestre 2024, l’indice Acsiel des biens d’investissement pour l’industrie électronique a subi une forte baisse séquentielle (-30%), faisant suite à une croissance hors-normes au quatrième trimestre (+56%). En glissement annuel, la tendance est à nouveau négative (-17%).

Acsiel y voit le contrecoup prévisible de la forte vague d’investissements de la fin 2023, certains ayant été réalisés en avance de phase. Le syndicat professionnel note également que de manière générale, les entreprises constatent une frilosité du marché depuis le début de 2024. Les cycles de vente sont plus longs et certains clients affichent une hésitation qui génère de l’attentisme chez les fournisseurs.

Après une très bonne année 2023, l’automobile (notamment le test de batterie, l’électrification du parc, les systèmes Adas) et l’aéronautique/défense (y compris la R&D) continuent d’afficher une bonne santé. Le secteur du nucléaire est également bien orienté mais cela joue sur le temps long. Dans les télécoms en revanche, Acsiel constate que la fin du cycle d’investissement des opérateurs de téléphonie mobile a été atteinte et le déploiement de la fibre en France est quasiment achevé. Mais l’IA a un impact positif sur les réseaux car il faut faire transiter d’énormes quantités de données.

Acsiel constate également que les sociétés qui se sont repositionnées sur des marchés porteurs, notamment par croissance externe, sont en situation favorable.

Enfin, la formation des talents reste, là encore, un sujet prégnant. Les carnets de commande sont remplis pour les formations de courte durée. Dans l’éducation, des efforts importants sont consentis pour équiper les établissements techniques concernés par la réforme CIEL (sections Bac Pro et BTS électroniques). En revanche, Acsiel note une réduction des dépenses pour les autres secteurs de l’éducation ainsi que dans la recherche. Or les fabricants et importateurs de machines, comme dans les composants, sont confrontés à des difficultés de recrutement récurrentes.

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