2 milliards d’euros de cofinancements publics-privés pour l’intelligence artificielle
Après une première phase initialement dotée de près de 1,5 milliard d’euros sur la période 2018-2022, le gouvernement a présenté cette semaine une nouvelle phase de la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle (IA), qui mobilisera 2 milliards d’euros de cofinancements publics-privés.
La deuxième phase de la stratégie nationale pour l’IA prévoit au de consacrer au total 2,22 milliards à l’IA pour les 5 ans qui viennent, dont 1,5 milliard de financements publics et 506 M€ de cofinancements privés. Sur le total de 1,5 milliard, la formation représente plus de la moitié de l’effort (50%), les mesures de soutien à l’innovation et économiques 40% et les mesures pour la recherche scientifique et de transfert près de 10%.
La priorité de cette nouvelle phase est de donner au pays les moyens de former et d’attirer les meilleurs talents internationaux en IA pour peser dans le paysage mondial de l’IA. Plus de la moitié de l’effort financier public sera ainsi concentré sur la question des talents dans le cadre d’un programme pour faire émerger un réseau d’établissements d’excellence et d’envergure mondiale et un plan de formation massif à l’IA au sein des universités et des grandes écoles (781 M€).
Après une première étape axée notamment sur la recherche, cette nouvelle phase vise à renforcer la transformation de notre potentiel de R&D en succès économiques, souligne le gouvernement. Il s’agit de faire émerger des champions français et européens de l’IA, d’améliorer la compétitivité de nos entreprises par la diffusion des usages concrets des technologies d’intelligence artificielle et de se positionner en pionniers sur les marchés émergents : intelligence artificielle embarquée, edge computing, technologies de confiance pour l’explicabilité et la fiabilité des algorithmes (indispensable notamment pour l’aéronautique, l’énergie, le véhicule autonome, l’industrie 4.0) et le développement d’une IA frugale en énergie.
Les principales mesures envisagées à cette fin à horizon 2025, au-delà de l’effort en matière de formation, sont les suivantes :
- Un investissement massif dans les nouvelles générations d’IA embarquée, IA responsable et de confiance et les plateformes de développement des logiciels, modèles et applicatifs d’IA y compris en open-source (1,22 milliard d’euros) ;
- L’accompagnement de 500 PME et ETI dans l’adoption et l’usage des solutions d’IA d’ici 2025 (25 M€) ;
- Le passage à l’échelle des accélérateurs de start-up existants, pour tripler d’ici à 2025 le nombre de start-ups en IA créées à partir d’un concept issu de la recherche fondamentale (40 M€) ;
- Le lancement de démonstrateurs visant à faire usage d’une IA frugale en énergie dans des secteurs importants pour l’atteinte des objectifs climatiques : villes durables, bâtiments intelligents, mobilités, agriculture de précision (120 M€).
Les principales actions de la stratégie seront mises en œuvre rapidement. Un appel à projets est ouvert aujourd’hui sur le développement d’une offre de nouvelle génération dans le domaine de l’IA embarquée avec une première relève des projets dès fin janvier 2022. De plus, 134 M€ sur 5 ans seront consacrés à la recherche autour de ces technologies de rupture, à travers un programme de recherche piloté par le CEA, l’INRIA et le CNRS.
La contribution publique à la stratégie est principalement financée par le Programme d’investissements d’avenir (557 M€) et France 2030 (700 M€). Les Programmes d’investissements d’avenir financeront la mise en œuvre de la présente stratégie à hauteur de 228 M€ sur 2021-2022, ainsi que 420 M€ supplémentaires de 2023 à 2025. France 2030 contribuera à l’investissement dans la formation à l’IA à hauteur de 700 M€ à l’horizon 2025.
Stratégie nationale pour l’intelligence artificielle 2e phase