500 M€ pour accompagner les PME vers leur mise à jour numérique
Jeudi, lors d’un déplacement à Vélizy-Villacoublay chez Dassault Systèmes, le Premier ministre a annoncé une série mesures pour propager dans toute l’industrie, des grands groupes aux ETI et aux PME, la 4e révolution industrielle, caractérisée par l’usage systématique du numérique et l’utilisation massive des données. En tout, l’Etat va consacrer 500 M€ pour accompagner les PME et toutes les filières vers une mise à jour numérique : la moitié en suramortissement, l’autre moitié en subventions du PIA.
La première initiative du gouvernement est un plan d’action pour accélérer la transition vers l’industrie du futur. La première étape consiste à sensibiliser les entreprises pour qu’elles perçoivent les technologies numériques comme des opportunités. Le but est de toucher les 30 000 PME industrielles d’ici 2022. Pour ce faire, les pouvoirs publics vont apporter des financements complémentaires du Programme pour les Investissements d’Avenir en fédérant l’action des différents intervenants : Régions, Bpifrance, centres techniques industriels, grandes écoles, universités, et industriels eux-mêmes, en particulier au travers des « vitrines de l’industrie du futur », ces entreprises « modèles » qui mettent ces concepts en pratique. 40 vitrines sont aujourd’hui labellisées, dont Lacroix Electronics, par exemple. Edouard Philippe souhaite pouvoir compter sur plus de 100 vitrines partout en France d’ici 2020 et « qu’elles ouvrent davantage leurs portes à leurs pairs ».
Ensuite, pour les entreprises à accélérer leurs projets, le Premier ministre souhaite mailler le territoire de « centres d’accélération ». Au moins une vingtaine, en s’appuyant sur des structures existantes : centres techniques, IRT, fablabs, vitrines de l’industrie du futur.
Afin de soutenir l’investissement des entreprises pour transformer leur outil de production, le Premier ministre a rappelé l’existence des prêts French Fab octroyés par Bpifrance, avec une enveloppe de 1,1 milliard d’euros jusque 2022, dont la moitié reste ouverte.
Pour inciter davantage les PME à investir dans les technologies de l’industrie du futur, le Premier ministre a en outre annoncé une mesure de suramortissement de 40%, ouverte sur une période de deux ans. « Concrètement, cela représentera jusqu’à 11% de baisse du coût de l’investissement dans, par exemple, des machines de fabrication additive, des logiciels de gestion de la production ou encore des capteurs connectés. Ainsi, un équipement à 100 k€ ne coûtera plus que 89 k€ », a déclaré Edouard Philippe.
Objectif de déploiement d’une plateforme numérique dans chacune des 16 filières du CNI
« Nous avons repensé le Conseil national de l’industrie (CNI) en le rendant plus opérationnel et nous avons installé 16 filières qui doivent être autant de piliers de notre politique industrielle. Actuellement, seules deux des 16 filières du CNI sont dotées d’une plateforme numérique opérationnelle : l’aéronautique et l’automobile. Or en 2018, une filière dépourvue d’ossature numérique n’a pas de colonne vertébrale. Nous fixons donc à chaque filière l’objectif de se doter d’une plateforme en définissant les priorités qui lui correspondent », a poursuivi le Premier ministre.
En tout, c’est 500 M€ que l’Etat va consacrer pour accompagner toutes les PME et toutes les filières vers cette mise à jour numérique : la moitié en suramortissement, l’autre moitié en subventions du PIA.
La deuxième initiative concerne le renforcement des écosystèmes industriels territoriaux. Depuis 1975, les villes de moins de 20 000 habitants ont perdu près de 440 000 emplois industriels au total, a déploré le chef du gouvernement.
Aussi, le Premier ministre veut-il, d’ici fin novembre identifier une centaine de « Territoires d’industrie » qui pourront concentrer les moyens du Grand plan d’investissement. Pour préciser cette liste, une mission a été confiée au député Bruno Bonnel, au vice-président de la Région Centre-Val de Loire Harold Huwart, à la maire de Port Jérôme sur Seine Virginie Carolo, à la cheffe d’entreprise Clémentine Gallet et à l’expert Olivier Lluansi.
Enfin, le Premier ministre a annoncé des mesures plus spécifiques. Le secteur du logiciel va ainsi bénéficier d’une extension du taux réduit brevet. Les datacenters « électro-intensifs » sur les 192 centres de données que compte notre territoire bénéficierons d’un tarif réduit de TICFE (Taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité). Enfin, concernant les technologies de supercalculateurs, essentielles pour les industries de pointe, le programme de R&D entre Atos et les CEA va être soutenu à hauteur de 44 M€ sur 2018-2022.
Présentation du plan d’action pour transformer notre industrie par le numérique