Les fabricants de semiconducteurs investissent à tout-va
Alors que SEMI ne fournit plus de données mensuelles concernant les prises de commandes, les facturations en machines américaines de production de semiconducteurs montrent que les investissements se situent depuis plusieurs mois à un niveau élevé. Quant au machines japonaises, le rapport commandes sur facturations est supérieur à 1,3 depuis trois mois, signe que le phénomène n’est pas prêt de s’arrêter. Que signifie-t-il ?
Selon SEMI, les facturations en équipements US pour la fabrication des semiconducteurs ont ainsi représenté 1,97 milliard de dollars en février 2017, soit 6,1% de plus qu’en janvier 2017, et 63,8% de mieux qu’en février 2016 ! Depuis janvier, à la demande de certains adhérents, l’organisation professionnelle ne divulgue plus, comme par le passé, des statistiques concernant les prises de commandes. Aucune indication sur le book-to-bill (rapport commandes sur facturations) des fabricants d’équipements américains n’est ainsi disponible. Déjà, depuis plusieurs années, le SICAS a arrêté de fournir ses statistiques trimestrielles concernant le taux d’utilisation des capacités de production des usines de semiconducteurs. L’opacité grandissante des organisations professionnelles du semiconducteur peut laisser libre court à toutes les interprétations. Pourquoi de rush actuel sur les équipements de production ? Ces investissements sont-ils destinés à préparer les prochaines générations technologiques (flash NAND 3D ou circuits avec géométries de 10 nm et moins) chez les fabricants de mémoires et les fondeurs, comme le laisse entendre SEMI ? Ou cette fuite en avant traduit-elle des tentatives pour augmenter rapidement les capacités de production des circuits intégrés d’aujourd’hui pour face à des tensions croissantes sur les approvisionnements comme certains semblent s’en faire l’écho actuellement ? Et dans ce cas n’’est-il pas déjà trop tard pour investir ? Les prochains mois seront décisifs pour savoir ce qui se cache sous ces investissements.
De son côté, la SEAJ (Semiconductor Equipment Association of Japan) indique que les commandes en équipements pour SC japonais ont représenté 185,971 milliards de yens en février (1651 M$), en hausse de 3,6% par rapport à janvier 2017, et supérieures de 47,3% à celles de février 2016. Les facturations ont, pour leur part, augmenté de 6,2% en un mois, à 137,240 milliards de yens (1218 M$) et ont été supérieures de 53,8% à celles de février 2016. Le book-to-bill japonais est ainsi resté au niveau très élevé de 1,36, à comparer à 1,39 en janvier, 1,30 en décembre, 1,15 en novembre, 1,07 en octobre et 0,98 en septembre 2016.
Les commandes mondiales en équipements pour SC ont bondi de 24% en 2016
Selon SEMI, les commandes mondiales en équipements pour SC ont bondi de 24% en 2016. Dans le même temps, les facturations ont grimpé de 13% à 41,24 milliards de dollars, selon le bilan annuel de l’organisation professionnelle. La progression a atteint 14% pour les ventes d’équipement de traitement au niveau de la tranche, 11% pour les équipements de test et 20% pour les machines d’assemblage et de mise en boîtier. En encapsulation, les investissements traduisent généralement une volonté d’augmenter rapidement les capacités de production. Une augmentation de 20% indique-t-elle que les fabricants peinent actuellement à répondre à la demande ? A surveiller.