Plan de transformation de la DGA : création de l’agence Innovation de Défense
Florence Parly, ministre des armées, a présenté le 5 juillet 2018 à Balard le plan de transformation de la DGA à Balard. La Délégation Générale à l’Armement investit 11 milliards d’euros par an dans l’industrie de défense, possède 10 centres d’expertise et d’essais en Europe et emploie 9600 personnes dont 56% d’ingénieurs et cadres.
La loi de programmation militaire 2019-2025, adoptée par le Parlement, prévoit une forte hausse des moyens dédiés à l’équipement de nos forces armées. C’est dans ce contexte que la ministre a présenté la nouvelle organisation de la DGA qui s’inscrit dans la démarche plus globale de modernisation du ministère des armées.
Depuis presque 60 ans, la DGA conduit les programmes d’armement au profit des armées et prépare l’avenir des systèmes de défense. Si les missions fondamentales de la DGA demeurent (équiper les forces armées, préparer le futur et promouvoir l’exportation), la DGA doit aujourd’hui s’adapter pour faire face à la numérisation croissante de la société, l’accélération des avancées technologiques et de la disparité des menaces, avance la ministre.
Dans le cadre de la nouvelle feuille de route de la DGA, Florence Parly a annoncé la création de l’agence Innovation de Défense. Rattachée à la DGA, elle sera chargée de fédérer tous les acteurs de l’innovation de défense, piloter la politique de recherche, technologie et innovation du ministère et l’ensemble des dispositifs d’innovation. Elle gèrera à terme le budget de la recherche et de l’innovation du ministère des armées, qui passera de 730 millions d’euros par an actuellement à un milliard d’euros d’ici à 2022. « La DGA doit être au cœur de l’innovation dans le ministère des Armées. Elle doit voir loin, anticiper les technologies de rupture, donner sa chance aux idées nouvelles », a déclaré la ministre.
Au cours de son intervention la ministre des armées a également demandé une plus grande efficacité et réactivité tant dans l’organisation du travail avec les armées que dans la simplification des processus d’élaboration des programmes et d’acquisition des équipements.
Une redéfinition des liens avec les partenaires industriels est également demandée dans un souci d’équilibre et de donnant-donnant. Un comité de politique industrielle de défense sera créé pour assurer un dialogue d’égal à égal entre les industriels et la DGA. Les industriels devront aussi s’impliquer pleinement dans la nouvelle politique en matière d’industrie de défense, à la fois nationale et européenne. L’Etat devrait ainsi notamment pouvoir bénéficier d’un retour sur ses investissements dans le développement des nouveaux programmes quand les perspectives d’exportation se concrétisent.
Enfin, pour la ministre, la DGA doit être un moteur de « l’Europe des armements ». En particulier, les projets SCAF (système de combat aérien du futur), char de combat du futur (Main Ground Combat System – MGCS) et Eurodrones montrent la voie. Les projets majeurs du système de combat aérien du futur (SCAF) et du char de combat du futur sont en effet lancés en partenariat avec l’Allemagne et sont ouverts aux autres nations. Avec un pilotage assumé par un pays, la France pour le SCAF.