Rachat de Freescale : NXP met en vente son activité RF hautes performances
Lors de la présentation aux investisseurs du projet de fusion-acquisition de Freescale par NXP, Richard Clemmer, CEO de NXP a annoncé la mise en vente immédiate de l’activité RF de puissance du Néerlandais, afin d’accélérer les procédures légales pour autoriser la fusion. L’activité RF hautes performances de NXP, qui sert le marché des amplificateurs de puissance, a représenté moins de 10% des ventes de NXP l’an passé.
Le p-dg du groupe a reconnu que des discussions avaient déjà été engagées avec des repreneurs potentiels, sans toutefois vouloir s’étendre davantage.
Globalement, la présentation de la fusion aux investisseurs n’aura pas été le théâtre d’annonces fracassantes. L’objectif de la fusion est de créer un groupe puissant dans le domaine des circuits HPMS (High Performance Mixed Signal), afin d’établir NXP comme le numéro un mondial des semiconducteurs pour l’automobile, ainsi que des microcontrôleurs d’usage général. En dehors de l’activité RF de puissance, le nouvel ensemble estime qu’il a peu de lignes de produits redondantes. Gregg Lowe, CEO de Freescale, évalue à moins de 10% le marché adressable sur lequel les deux entreprises ont des offres concurrentes (voir illustration).
La voiture connectée, la sécurité, les terminaux mobiles, l’électronique que l’on porte sur soi et l’Internet des objets : voilà les cibles de marché du futur NXP dont la stratégie se résume à permettre des « connections sécurisées pour un monde plus intelligent ».
Avant la fusion, NXP considérait réaliser 77% de ses ventes dans les circuits à signaux mixtes hautes performances (HPMS) et 23% dans les produits standards. Ce ratio devrait passer à 87% /13% en intégrant Freescale, pour un chiffre d’affaires qui atteindra alors environ 10 milliards de dollars. A ce sujet, Richard Clemmer estime ainsi que le nouvel NXP deviendra le quatrième fabricant mondial de semiconducteurs (hors fabricants de mémoires et fondeurs), contre des positions respectives de 14e et 18e fabricants mondiaux pour NXP et Freescale. Mieux, le p-dg estime que le nouveau groupe croit 1,5 fois plus vite que l’ensemble du marché qu’il adresse. C’était environ deux fois plus vite pour NXP seul en 2014. De son côté, Gregg Lowe estime que depuis son arrivée il y a 2,5 ans à la tête de Freescale, le fabricant a également gagné des parts de marchés.
Concernant le montant de l’acquisition (11,8 milliards de dollars dont 9,8 milliards par échanges d’action et 2 milliards en numéraire), NXP a annoncé que sur ces 2 milliards, 1 milliard sera financé par le recours à l’emprunt, ce qui conduira donc à augmenter l’endettement du groupe.
Concernant les économies attendues des synergies entre les deux groupes (200 M$ à l’issue de la première année de la fusion, 500 M$ à terme), les dirigeants ont indiqué que l’essentiel des doublons se trouvaient dans les fonctions administratives et de support, sans toutefois détailler. Ils ont en tout cas assuré qu’il n’y aurait pas de fermeture d’unités de production : « le taux d’utilisation de nos usines est relativement élevé, à quoi bon les fermer ? ». Voilà l’esprit de leur raisonnement.
En France, Freescale et NXP n’ont plus de production depuis la fermeture de leurs dernières usines à Toulouse et à Caen. Leurs équipes de recherche et développement sont en revanche assez importantes.
Fin 2013, NXP France nous déclarait employer alors 475 personnes dans l’Hexagone dont 380 personnes sur le campus Effiscience à Colombelles, près de Caen, essentiellement consacré à la R&D sur deux créneaux porteurs : les solutions de connectivité RF et la technologie NFC. En dehors de Caen, NXP employait 60 personnes au siège à Suresnes (dont une vingtaine de personnes dans le développement de logiciels vidéo pour opérateurs), une vingtaine de personnes à Sophia-Antipolis dans le développement de circuits intégrés et de logiciels audio, et une dizaine de personnes à Toulouse dans la RF haute puissance.
De son côté, Freescale emploie plus de 700 personnes sur trois sites : Toulouse, Saclay et Nice-Cagnes. Toulouse constitue la plus grosse implantation (environ 500 personnes). A partir du site de Toulouse, le site de Freescale le plus important d’Europe, sont pilotées des activités (R&D, ventes et marketing, support) mondiales ou européennes pour le groupe. Les activités des différentes implantations du groupe en France sont détaillées ICI.