150 millions d’euros pour la conception des démonstrateurs du SCAF
Florence Parly, ministre des Armées, son homologue allemande, la ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer et le secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Défense espagnole Ángel Olivares Ramírez, ont signé le 20 février à l’hôtel de Brienne de nouveaux accords relatifs au système de combat aérien futur (SCAF). Ils définissent de façon détaillée le cadre de l’étape initiale des travaux de recherche et de technologie (R&T), qui aboutiront aux démonstrateurs à partir de 2026.
Joël Barre, Délégué général pour l’armement, a ensuite remis aux industriels un contrat portant sur les premiers travaux industriels de R&T de la phase de conception des démonstrateurs. D’une durée de 18 mois et d’un montant de 150 millions d’euros, ils concernent les technologies liées à l’avion de combat de nouvelle génération, à son moteur, aux drones accompagnateurs, au combat collaboratif connecté et à des travaux de simulations et de cohérence d’ensemble. Ils seront complétés dans l’année par le lancement d’autres travaux concernant les capteurs notamment.
Les principaux industriels impliqués à ce stade sont Dassault Aviation, Safran, MBDA France et Thales pour la France, Airbus Allemagne, MTU, MBDA Allemagne et le consortium FCMS (Hensoldt, Diehl Defence, Rhode & Schwarz, ESG) pour l’Allemagne, Indra et Airbus Espagne pour l’Espagne.
L’Allemagne, l’Espagne et la France partagent la même vision sur le SCAF Système de combat aérien futur (SCAF), afin d’évoluer vers une organisation en système de systèmes dans le cadre de combats collaboratifs connectés. Propres à chaque pays mais tous interopérables, les SCAF nationaux devront connecter les capacités nationales actuelles (Rafale pour la France, Eurofighter pour l’Allemagne et l’Espagne, drones, avions de surveillance, de ravitaillement en vol, systèmes de commandement) et les futures capacités : ce seront des systèmes ouverts combinant différents moyens travaillant en collaboration.
Dans le cadre de l’élaboration de leurs futurs SCAF, les trois pays ont fait le choix de coopérer ensemble sur ce qui sera au cœur de chacun des SCAF nationaux : le développement d’un avion de combat de nouvelle génération (New Generation Fighter – NGF), accompagné de drones (Remote Carriers) qui produiront des effets complémentaires. L’ensemble sera interconnecté au sein d’un cloud de combat. Ce projet commun est dénommé projet de système d’armes du futur (Next Generation Weapon System – NGWS). Il sera apte à agir soit en autonomie, soit en réseau avec des systèmes de combat ou de commandement aériens, navals, terrestres ou spatiaux (« NGWS within a FCAS »).
Le NGWS devra être polyvalent et flexible pour répondre à l’ensemble des missions Air-Air, Air-Surface dans le cadre d’opérations menées en autonomie ou en interopérabilité avec des moyens OTAN et UE. Il exploitera au mieux le potentiel de la connectivité et de la fusion de données en temps réel. Tout le potentiel de l’intelligence artificielle sera exploité dans le NGWS, notamment au profit de l’avion de combat de nouvelle génération (NGF). Les apports des autres moyens de combat aérien nationaux qui travailleront en réseau avec les composants du système NGWS (plateformes aéroportées actuelles, en particulier le Rafale qui va continuer en parallèle à évoluer et restera au meilleur niveau opérationnel, nos futurs missiles de croisières développés avec le Royaume-Uni, autres armements et drones de différents types) seront pris en compte dès le départ.
La France assure le leadership du projet en coopération NGWS et la Direction générale de l’armement (DGA) est chargée de contractualiser les premiers marchés.