L’industrie française de l’aéronautique et de défense a vu ses commandes bondir de 38,2% en 2022
Guillaume Faury, président du Gifas, a présenté jeudi dernier d’excellents résultats en 2022 pour l’industrie française aéronautique, spatiale et de défense. Les commandes ont notamment connu un fort rebond, en progression de 32,8%, à 65,8 milliards d’euros. Elles ont été réalisées à 75% à l’exportation.
« Après deux années de crise sanitaire et du transport aérien, 2022 a été une année de reprise et de confirmation de la remontée de notre industrie. Le chiffre d’affaires a progressé à 62,7 milliards d’euros (+13,6% à périmètre constant), de même que sa composante exportation qui se situe à hauteur de 40,9 milliards d’euros (+12%). Le secteur civil représente 69% du chiffre d’affaires, se rapprochant de ses valeurs traditionnelles, et a enregistré une nette progression de 22,8% à 43,5 milliards d’euros. En parallèle, ces résultats de la filière mettent en valeur un léger recul des activités de défense, avec un chiffre d’affaires de 19,2 milliards d’euros (-1,7% à périmètre constant), du fait d’un recul des livraisons à l’exportation (-10%) après une très belle année 2021. En ce qui concerne l’Espace, l’activité non consolidée se situe à 5,3 milliards d’euros », a déclaré Guillaume Faury lors de la présentation des résultats de la profession.
Les commandes ont encore connu un fort rebond, en progression de 32,8%, à 65,8 milliards d’euros Elles ont été réalisées à 75% à l’exportation. Les commandes civiles (40% du total des commandes) ont progressé de 18,2%. Les commandes de défense ont bondi de 44%, à 39,6 milliards d’euros, grâce notamment au Rafale et ses armements associés.
« Je voudrais souligner que 2022 a vu la reprise des commandes civiles se poursuivre, accompagnée de belles performances en défense. D’ores et déjà, nous enregistrons un début d’année prometteur pour 2023. Pendant la crise, la filière aéronautique et spatiale a tenu bon. Elle a plié, mais n’a pas rompu, prouvant encore sa solidité et sa capacité de résilience. C’est la force de notre supply chain aéronautique, que je souhaite ici saluer, au moment où nous commençons à voir la crise derrière nous », a souligné le président du Gifas. L’organisation professionnelle regroupe aujourd’hui 444 membres, dont 190 équipementiers (y compris 36 start-up) et 221 PME.
2022 a été une année fortement créatrice d’emplois et a vu les effectifs de la profession s’élever à 195 000 personnes en France (188 000 en 2021). La croissance a été de 7000 emplois, effaçant la moitié des pertes d’effectifs enregistrées en 2020-2021. Les recrutements se sont élevés à 18 000 postes en 2022 (contre 7000 en 2021), avec 6700 embauches de jeunes alternants.
Le Gifas prévoit plus de 25 000 recrutements en 2023, dont 7000 alternants, pour l’ensemble de la filière, avec pour objectif de dépasser les 200 000 emplois à la fin 2023.
Présentant les perspectives de la filière aéronautique et spatiale pour les années 2023-2024, le président du Gifas a rappelé l’importance de la mobilisation de la recherche aéronautique civile, avec le CORAC (Conseil pour la Recherche Aéronautique Civile), pour définir et concevoir l’avion décarboné de demain, digital et connecté. Il a également insisté sur le fait que réussir la montée en cadences de production, pour tous les secteurs (aviation commerciale, aviation d’affaires, hélicoptères, aviation militaire…) constituait un élément incontournable de la réussite de la filière pour les prochaines années.
2023 sera enfin une année très importante pour le spatial national et européen, pour contribuer dans la durée à la souveraineté et renforcer la compétitivité et l’attractivité de la filière spatiale. Il s’agira également de recouvrer pour la France et l’Europe un accès autonome à l’espace et de soutenir le projet de constellation souveraine de télécommunications de l’Union Européenne IRIS².
Voir la présentation détaillée du Gifas