Le marché français des semiconducteurs reprend un peu de vigueur
Les chiffres fournis par Acsiel font état d’une progression de 3% en 2023, à 2,6 Md€, grâce notamment à un léger rebond séquentiel au dernier trimestre. Le syndicat professionnel alerte par ailleurs sur la pénurie de main d’oeuvre qui s’aggrave.
Selon des données publiées par Acsiel Alliance Electronique, le marché français des semiconducteurs a renoué avec la croissance au 4è trimestre 2023 après deux trimestres de baisse séquentielle. Sur les trois derniers mois de l’année, le total des ventes France a ainsi progressé de 3% par rapport au 3è trimestre 2023, à 615 M€. Cela représente toutefois une baisse de 15% par rapport au 4è trimestre 2022. Acsiel note également que la courbe du marché en moyenne mobile annuelle s’est légèrement infléchie au dernier trimestre 2023 mais elle se situe seulement 5% en-dessous de son pic historique du 2ème trimestre (voir graphique ci-dessous).
© Acsiel Alliance Electronique
Acsiel indique que la croissance trimestrielle a été freinée par le recul des ventes à la distribution (-4%) et, pour le deuxième trimestre consécutif, par le fort repli des ventes directes au secteur industriel (-17%). Outre le domaine de la Smart card (+15%), la croissance a été principalement liée au segment Aéro/Spatial/Défense (+26%) et au rebond des ventes directes à l’automobile (+13%). En termes de familles de produits, la croissance trouve sa source dans le rebond des circuits analogiques (+23%), des Mos Micros (+10%) ainsi que de la logique Mos (+18%).
Sur l’ensemble de l’année 2023, le marché français a également enregistré une croissance de 3%, à 2,6 milliards d’euros, selon le syndicat professionnel. Les ventes à la distribution (+6%) ont joué un rôle majeur dans cette progression en atteignant une part record du marché français avec 39% du total.
Dans les 61% vendus en direct au client final, Acsiel note que la plus forte contribution à la croissance en valeur absolue est venue des segments Aéro/Spatial/Défense (+28%) et Industriel (+10% sur l’année, avec un volume des ventes très élevé au 1er semestre avant un net repli au second). Le secteur de la Smart card a encore connu une année favorable (+9%), à l’inverse des ventes à l’automobile (-9%).
© Acsiel Alliance Electronique
Globalement, la dynamique du marché français a été freinée en 2023, en particulier par des corrections de stocks qui ne sont pas totalement terminées dans toute la chaîne de valeur et par la baisse de la demande dans certains secteurs de l’industriel, notamment la domotique et les applications de type vision industrielle. En revanche, la demande est restée forte dans la défense et l’avionique.
Au-delà des variations conjoncturelles, les perspectives à moyen et long termes sont très favorables pour l’électronique en France et en Europe, assure Acsiel, justifiant les mesures de soutien ciblé des pouvoirs publics au plan national et le European Chip Act engagé par la Commission européenne. Cependant, outre la nécessaire croissance des investissements dans ces secteurs clés de souveraineté technologique et économique, un autre défi majeur apparaît pour la croissance de la filière, celui de la main d’œuvre. Le constat et les revendications d’Acsiel sur ce point ne datent pas d’hier mais le déficit, toujours d’actualité, de formations aux métiers de l’électronique, conjugué au prochain départ en retraite d’importants effectifs d’une classe d’âge embauchés dans les années 1990 ne pourront qu’aggraver la pénurie de talents d’ores et déjà perceptible dans la filière micro-électronique au plan mondial, alerte le syndicat professionnel, qui martèle que ce sujet doit recevoir une attention constante de tous les acteurs concernés et appelle sans délai des mesures concrètes.
