Le Cnes adopte le modèle de la Nasa et de Space X pour les mini-lanceurs
Le Cnes va acheter aux entreprises françaises HyprSpace, Latitude, Sirius Space et Maiaspace, filiale d’Arianegroup, des prestations de lancement de satellites, à opérer à l’horizon 2026-2027, à partir des micro et mini-lanceurs que ces sociétés développent.
Le constat est sans appel. En 2023, Space X a réalisé 107 lancements contre seulement trois pour les lanceurs européens (deux avec Ariane 5 et un avec Vega)! Pour tenter de rester de grandes puissances du spatial, et parallèlement aux préparatifs d’Ariane 6, la France et l’Europe soutiennent la filière des micro et mini-lanceurs spatiaux.
La France vient notamment d’adopter le système américain mis en place par la Nasa et Space X pour financer le spatial privé au travers d’achats de prestations de services telles des lancements de satellites. C’est ainsi que quatre sociétés françaises spécialisées dans les micro et mini-lanceurs ont été retenues dans le cadre d’un appel à projets du plan France 2030, d’un montant de 400 M€, mené par le Centre national d’études spatiales, pour effectuer des lancements de satellites pour le compte du Cnes à horizon 2026-2027.
Les start-up HyprSpace et Latitude sont chargées de développer des micro-lanceurs qui seront capables, à cette échéance, de mettre en orbite une charge utile de 100 à 200 kg à 400 kilomètres d’altitude. Parallèlement, une autre startup, Sirius Space, devra fournir un mini-lanceur capable de propulser une charge de 700 kg à plus de 600 kilomètres d’altitude, tandis que Maiaspace, filiale d’Arianegroup, développera un mini-lanceur apte à envoyer en orbite basse une charge utile de 1,5 tonne.
Ces lancements sont d’ores et déjà prévus au Centre spatial guyanais (CSG) de Kourou, qui célèbre cette année ses 60 ans. Un investissement de 50 millions lui a d’ailleurs été alloué pour réaliser des pas de tir adaptés aux micro et mini-lanceurs.
Au niveau de l’Europe, l’Agence spatiale européenne (ESA) va lancer en 2025 une compétition afin de développer la prochaine génération de micro et mini-lanceurs. Les quatre acteurs français sélectionnés par le Cnes auront à affronter d’autres concurrents européens, notamment allemands et espagnols. L’appel à projet du Cnes est sans doute aussi un moyen de les y préparer.