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Stellantis va puiser entre 5 et 10 milliards d’euros dans sa trésorerie cette année

Stellantis va puiser entre 5 et 10 milliards d’euros dans sa trésorerie cette année

Le constructeur automobile émet une alerte sur ses résultats pour l’exercice 2024 en anticipant une marge opérationnelle entre 5,5% et 7% au lieu des prévisions précédentes à deux chiffres.

Depuis sa création il y a presque quatre ans, le groupe Stellantis, qui regroupe une quinzaine de marques automobiles dont Chrysler, Citroën, Fiat, Opel et Peugeot, a connu des années fastes, mais les nuages s’amoncellent depuis quelques mois au point que le géant automobile s’est vu contraint hier d’émettre une alerte sur ses résultats, comme l’ont fait ces derniers temps plusieurs constructeurs, notamment allemands.

© Stellantis

Pour Stellantis, le correctif est sévère. Dans un communiqué, le groupe indique en effet viser une marge opérationnelle courante entre 5,5% et 7% pour l’exercice 2024, au lieu d’une marge à deux chiffres prévue précédemment. Le groupe précise qu’environ « les deux tiers de la réduction de la marge opérationnelle est imputable aux actions correctives en Amérique du Nord », tandis que « d’autres facteurs y contribuent pour un tiers, dont des ventes au second semestre inférieures aux attentes dans la plupart des régions ».

Et alors qu’il prévoyait initialement un flux de trésorerie positif pour l’exercice 2024, Stellantis estime désormais qu’il va piocher dans sa trésorerie à hauteur de 5 à 10 milliards d’euros cette année, à cause de la « perspective d’une marge opérationnelle courante nettement plus basse » et de l’impact d’un « fonds de roulement temporairement élevé au second semestre 2024 ».

Selon le groupe, la révision à la baisse de ses objectifs financiers 2024 prend en compte la décision d’amplifier significativement les actions entreprises pour corriger les problèmes de performance en Amérique du Nord, ainsi que la détérioration de la dynamique du secteur automobile mondial.

Les actions correctives que Stellantis évoque aux États-Unis visent à accélérer le plan de normalisation des niveaux de stock, afin ne pas dépasser 330 000 véhicules chez les concessionnaires à la fin de l’année 2024, au lieu de l’objectif initial qui fixait l’échéance au premier trimestre 2025. Les actions comprennent notamment une baisse des ventes au réseau en Amérique du Nord de plus de 200 000 véhicules au second semestre 2024 (contre 100 000 selon les prévisions précédentes) par rapport à la même période de l’année précédente, une augmentation des promotions sur les véhicules des années modèles 2024 et antérieures (ce que le groupe s’était refusé de faire jusque là), et des initiatives d’amélioration de la productivité qui englobent à la fois des ajustements de coûts et de capacité.

Plus globalement, Stellantis déplore « une détérioration du contexte automobile mondial, marquée par une prévision de marché 2024 en baisse par rapport au début de l’année, alors même que la concurrence s’est intensifiée en raison de l’augmentation de l’offre et d’une concurrence chinoise accrue ».

Depuis l’annonce de cette alerte sur résultats hier, l’action de Stellantis a chuté de 14% pour s‘établir aujourd’hui, à 12 heures, autour de 12,5 €.

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