Des résultats solides pour Safran mais des difficultés à livrer ses moteurs LEAP
Avec un chiffre d’affaires en hausse de plus de 17% sur les neuf premiers mois de l’année, l’équipementier aéronautique se porte bien. Mais les livraisons de son moteur de nouvelle génération sont en repli, la faute à des goulets d’étranglement chez certains fournisseurs.
Lors du troisième trimestre 2024, le groupe Safran a publié des résultats solides, avec un chiffre d’affaires en progression de 14% sur un an pour atteindre 6,6 milliards d’euros. Sur les neuf premiers mois de l’année, l’équipementier a engrangé des ventes de 19,7 milliards d’euros, en hausse de 17,4% par rapport à la même période de 2023.
« Au vu de la solide performance réalisée au cours des neuf premiers mois de l’année, avec une croissance du chiffre d’affaires de plus de 17 % provenant principalement des activités d’après-vente pour les moteurs et les équipements aéronautiques, Safran relève sa prévision de résultat opérationnel annuel », annonce Olivier Andriès, directeur général de Safran.
Ainsi, pour l’ensemble de l’année 2024, Safran prévoit désormais un bénéfice d’exploitation de 4,1 milliard d’euros, contre un peu moins de 4 Md€ pour les précédentes prévisions.
Ces bons résultats ne doivent toutefois pas faire oublier les difficultés rencontrées par le motoriste et équipementier aéronautique pour fournir ses moteurs de nouvelle génération LEAP (Leading Edge Aviation Propulsion) que Safran produit avec GE dans le cadre de leur société commune, CFM International, et qui équipent notamment l’A320neo d’Airbus et le Boeing 737 Max. Bien que les livraisons de ces moteurs aient enregistré une hausse séquentielle au troisième trimestre avec 365 moteurs livrés contre 297 lors du deuxième trimestre 2024, elles sont en revanche en repli de 6 % en comparaison du troisième trimestre 2023 au cours duquel elles avaient atteint 389 unités.
« Les livraisons en première monte destinées aux avions court et moyen-courriers ont été limitées par des goulets d’étranglement chez certains fournisseurs, reconnaît Olivier Andriès, qui assure que « la priorité du groupe demeure de satisfaire au mieux les besoins des clients et de lever les contraintes de la chaîne d’approvisionnement ».
Sur l’ensemble de l’année 2024, Safran s’attend ainsi à une baisse d’environ 10% des livraisons de moteurs LEAP, alors qu’il tablait initialement sur une croissance faible, comprise en 0 et 5%. En conséquence, le groupe a décidé de revoir légèrement à la baisse son objectif de chiffre d’affaires 2024 à environ 27,1 milliards d’euros, au lieu des 27,4 Md€ initialement escomptés.
Malgré les difficultés actuelles rencontrées par Boeing, Safran se montre confiant pour l’avenir. « Nous restons très confiants dans notre capacité à poursuivre une croissance rentable au cours des prochaines années », conclut Olivier Andriès.