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La gigafactory d’ACC dans le Pas-de-Calais livre ses premières batteries

La gigafactory d’ACC dans le Pas-de-Calais livre ses premières batteries

Un an et demi après son inauguration, la gigafactory de la co-entreprise entre Stellantis, TotalEnergies, Saft et Mercedes commercialise ses premiers modules de batteries. Mais la montée en cadence de l’usine est lente et les défis à relever restent immenses.

Quatre ans, c’est le délai record séparant les premières études de la mise sur le marché des premiers modules de batteries sortant de la gigafactory d’ACC (Automotive Cells Company) implantée à Billy-Berclau/Douvrin, dans le Pas-de-Calais. Depuis que cette co-entreprise entre Stellantis, TotalEnergies, Saft et Mercedes a exposé pour la première fois un module de batterie issu de cette usine lors du Mondial de l’automobile (photo) qui s’est déroulé à Paris en octobre dernier, les premiers modules de batteries NMC (nickel-manganèse-cobalt) d’ACC ont été livrés à Stellantis, peu ou prou un an et demi après l’inauguration de l’usine. Ces modules devraient équiper des modèles tels que les Peugeot e-3008 et e-5008 en version Long Range, et l’Opel Grandland.

© ACC

C’est un signe encourageant pour ACC, à l’heure où Northvolt vient d’être placé sous la protection du Chapitre 11 aux États-Unis, la loi américaine de protection contre les faillites. Mais la partie est loin d’être gagnée pour ACC qui aura à relever de nombreux défis, à commencer par la montée en cadence de sa gigafactory. En 2024, pas plus de 2000 modules de batteries ne devraient sortir de l’usine de Billy-Berclau/Douvrin. L’objectif de produire suffisamment de modules pour équiper 150 000 batteries l’an prochain, puis entre 2 et 2,5 millions d’unités en 2030, s’avère donc particulièrement ambitieux.

Évidemment, la joint-venture devra aussi affronter la concurrence chinoise, d’autant que la réduction des coûts des batteries est un enjeu majeur alors que ces dernières représentent actuellement environ 40% du coût d’un véhicule électrique.

Le choix de la chimie des batteries est également un enjeu crucial. Les batteries à chimie LFP (lithium-fer-phosphate), moins onéreuses (mais aussi moins performantes) que celles d’ACC exploitant la chimie NMC, gagnent du terrain et sont déjà largement déployées par les constructeurs chinois ainsi que sur certaines citadines de constructeurs occidentaux, comme par exemple Stellantis via son accord avec le Chinois CATL fin 2023. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ACC a récemment suspendu ses projets de gigafactories en Allemagne et en Italie et transféré une partie des fonds alloués à ses projets d’usines pour développer une activité de R&D dédiée à la technologie LFP. Non pas pour remettre en cause la technologie NMC, mais pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et pour proposer deux technologies complémentaires.

ACC devrait dévoiler sous peu sa stratégie industrielle à ce sujet.

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