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Le Snese déplore un manque d’investisseurs français

Le Snese déplore un manque d’investisseurs français

Selon le syndicat de la sous-traitance électronique, il est plus que jamais primordial que les intégrateurs et les équipementiers français participent à l’écosystème national en investissant dans les activités de fabrication de solutions électroniques, afin d’assurer la résilience de leurs propres activités.

Malgré son statut de secteur stratégique, l’industrie de l’électronique manque cruellement d’investisseurs français. C’est l’amère constat que dresse le Snese (Syndicat National des Entreprises de Sous-traitance Électronique) dans une tribune publiée hier soir. « Les entreprises du secteur, à l’image des produits innovants qu’elles conçoivent et fabriquent dans des sites hautement performants, peinent à trouver des investisseurs ou des repreneurs français, alors qu’il n’y a plus aucun domaine où la performance du produit fini, quel qu’il soit, ne se retrouve intimement liée à des solutions électroniques », déplore Eric Burnotte, président du Snese, qui évoque une situation « pour le moins irrationnelle, voire dangereuse pour l’ensemble de nos industries, car sans électronique, pas d’activité industrielle de pointe, sans parler de souveraineté ou d’indépendance économique ».

Le Snese regrette qu’encore récemment, plusieurs entreprises ou groupements d’entreprises emblématiques du secteur sont passées sous pavillon étranger, malgré les alertes du syndicat et les tentatives d’actions des services de l’Etat. « Le fait est que le cédant, souvent fondateur historique de l’entreprise, explique fréquemment qu’en désespoir de cause, il n’avait d’autre choix que de vendre à une entreprise étrangère », constate Eric Burnotte.

Eric Burnotte, président du Snese – © Snese

Pourtant, malgré les délocalisations massives des produits grand public, la filière est en croissance continue depuis une bonne décennie, observe le Snese, bien qu’il note une baisse de la demande depuis un an, liée à l’écoulement lent des surstocks produits en sortie de période Covid, agrémentée des circonstances géopolitiques récentes.

Le syndicat de la sous-traitance estime que les financiers étrangers perçoivent mieux les opportunités d’investir dans ce domaine. En France, le Snese déplore que trop d’industriels considèrent encore l’électronique comme « commoditisée », malgré un impact fort dans la performance de leur produit, et négligent les investissements en matériel et mais aussi et surtout en compétences. Cela au risque de se retrouver dépendant de tiers, alors même que c’est souvent grâce à l’électronique qu’ils peuvent prendre de l’avance sur leurs concurrents.

Et le Snese de prendre l’exemple de l’automobile où Tesla s’est fait sa place en changeant de paradigme, en commençant par construire une plateforme électronique autour de laquelle ont été posées une carrosserie, des sièges et quatre roues. A l’inverse, le syndicat professionnel fustige ceux qui se sont émus d’une forte dépendance étrangère pendant la période Covid – qui a généré des pénuries – mais qui n’ont rien changé dans leur stratégie d’aujourd’hui.

A l’heure où toutes les attentions (et tous les investissements) se portent sur l’intelligence artificielle, le Snese juge nécessaire de rappeler que tout système informatique, logiciel, etc. ne peut exister sans électronique hardware, et observe que toutes les études convergent vers un doublement de la consommation de semiconducteurs dans les années qui viennent. Il est donc indispensable de développer des investissements orientés sur tous les maillons de la chaîne de valeur, depuis la conception des composants, jusqu’à l’assemblage des produits finis.

« Plus que jamais, il est primordial que les industriels utilisateurs de systèmes électroniques participent à l’écosystème en investissant dans nos activités de fabrication afin d’assurer la résilience de leurs propres activités. C’est particulièrement vrai dans les secteurs maintenant revenus en forte croissance, comme l’aéronautique, où la quasi-totalité des systèmes sont confiés à de très petites entreprises, qui ont du mal à investir », conclut Eric Burnotte.

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