La Chine renonce à entrer au capital de Western Digital
Et si la Chine n’était qu’un Colosse aux pieds d’argile ? Une fois de plus, les investisseurs chinois renoncent à s’emparer d’un pan de l’industrie américaine high-tech, faute d’avoir l’assurance d’obtenir les autorisations nécessaires auprès du CFIUS, le comité américain concernant les investissements étrangers aux Etats-Unis. La galaxie Tsinghua Unigroup avait déjà jeté l’éponge pour le rachat de fabricant de mémoires Micron Technology, cette fois-ci, c’est Unisplendour qui renonce à prendre une participation de 15% au capital du fabricant de disques durs californien Western Digital pour 3,775 milliards de dollars.
Dans l’intervalle, rappelons que Philips a également été contraint par le même CFIUS de renoncer à céder le contrôle de sa filiale Lumileds à l’investisseur chinois GO Scale Capital. L’accord annoncé en mars 2015 devait conduire GO Scale Capital à racheter 80,1% de Lumileds pour 2,8 milliards de dollars. Dans la défense de leurs intérêts et de leur politique industrielle, les Américains sont décidément redoutables. Seuls ISSI et Omnivision sont finalement tombées aux mains des Chinois.
Western Digital maintient son projet de racheter Sandisk
La volte-face d’Unisplendor ne change toutefois pas les plans du fabricant de disques durs qui avait annoncé en octobre dernier son projet de racheter Sandisk pour 19 milliards de dollars. Elle change simplement les paramètres financiers de l’opération. Ainsi, Western Digital propose désormais de reprendre chaque action de Sandisk pour 67,5 dollars en numéraire et 0,2387 d’action Western Digital, ce qui valorise l’action Sandisk à 78,5 dollars. Si l’opération parvient à son terme, le nouvel ensemble se propulserait au firmament du stockage de données avec un chiffre d’affaires cumulé de 19,7 milliards de dollars.
Champion du disque dur, domaine où il a tiré 94% de ses revenus annuels de 14 milliards de dollars, Western Digital s’ouvrirait ainsi en grand le marché des disques SSD (état solide) et du stockage à mémoire flash (amovible, embarqué), domaine de prédilection de Sandisk. Ce dernier a réalisé un chiffre d’affaires de 5,8 milliards de dollars lors de son exercice 2014. Le nouvel ensemble escompte 500 M$ d’économies découlant des synergies entre les deux groupes, dix-huit mois après la fusion et 1,1 milliard à partir de 2020.
Dans sa nouvelle mouture, Western Digital pourra alors adresser un marché deux fois plus important que par le passé (76 milliards de dollars à l’horizon 2017), rééquilibrant ses activités entre disques durs (68%) et stockage SSD/NAND (32%), entre zones géographiques (41% en Asie, 34% en Europe, 25% sur le continent américain). Par ailleurs, 67% de ses activités concerneront d’autres produits finaux que les micro-ordinateurs.
Voir la présentation du rachat en octobre 2015