Safran s’interroge sur le devenir de ses activités dans la sécurité
Dans un entretien au quotidien Les Echos, Philippe Petitcolin, directeur général du groupe Safran, présente la stratégie du groupe qu’il détaillera lundi après-midi à Londres à l’occasion d’une journée investisseurs pour les analystes financiers et les investisseurs. Le groupe, qui axe son développement sur les marchés de l’aéronautique et de la défense, met en vente ses activités de détection et s’interroge sur le devenir au sein du groupe de ses activités identité et sécurité.
Arrivé à la tête de Safran, en avril 2015, Philippe Petitcolin annonce au quotidien économique sa décision de passer toutes les sociétés du groupe sous la marque Safran, en abandonnant les marques historiques de l’entreprise (Sagem, Snecma, Turbomeca, Messier, Dowty, Bugatti, etc.). « Toutes les sociétés du groupe sans exception vont s’appeler Safran à compter du mois de mai », assène-il.
Le groupe assoit également son développement sur ses deux piliers que sont l’aéronautique et la défense, mettant ainsi de côté la sécurité. « Nous allons expliquer que le futur de Safran s’inscrit dans les domaines de l’aéronautique et la défense, que le marché de la sécurité a ses caractéristiques propres, qu’il est de plus en plus numérique », explique le dirigeant. L’activité sécurité a représenté en 2015 un chiffre d’affaires de 1,85 milliard d’euros sur un CA total de 17,4 milliard.
« Nous pensions pouvoir bâtir des systèmes intégrés dit d’ « aéroports du futur», mixant détection d’explosifs, identification des passagers et sécurité, mais force est de constater que ces trois domaines restent très indépendants les uns des autres, parce qu’ils sont gérés par des entités différentes : police aux frontières, compagnies aériennes, gestionnaires d’aéroports… Résultat, le marché reste trop petit et trop spécifique… Et à un moment, il faut faire des choix », admet-il.
Dans cette optique, le groupe annonce être en négociations pour céder son activité détection d’explosifs (300 à 400 M€ de CA avec un effectif de 800 personnes). Concernant les autres activités d’identification et de sécurité, Safran va lancer une réflexion stratégique sur leur avenir au sein du groupe…
Concernant les activités de défense, Safran prône le statu quo : « Dans la défense, nous sommes heureux avec ce que nous avons. Nous avons des positions de premier plan dans des activités de niche, comme l’optronique et la navigation inertielle, qui nous conviennent parfaitement », commente Philippe Petitcolin.
Par ailleurs, cet après-midi, Safran effectuera une présentation concernant les systèmes électriques embarqués : description du modèle économique des activités de câblage et des systèmes électriques. Le groupe présentera alors les mesures prises pour renforcer la compétitivité et améliorer la profitabilité de cette activité.
Globalement, Safran vise à l’horizon 2020 un chiffre d’affaires ajusté supérieur à 21 milliards d’euros avec une marge opérationnelle courante ajustée supérieure à 15%.
Voir la présentation de Safran lors de la journée investisseurs