La Chine s’impose dans la conception et la production de semiconducteurs
Le temps est bien loin où la Chine n’était qu’un atelier d’assemblage low cost. Désormais, la Chine continentale s’impose comme le deuxième fondeur mondial, derrière Taiwan. Quant à la production totale de semiconducteurs du pays (provenant ou non de circuits conçus par des entreprises chinoises), elle progresse de plus de 19% par an depuis cinq ans et devrait dépasser 66 milliards de dollars en 2016.
Deux études montrent l’irrésistible ascension de la Chine dans la production de semiconducteurs. La première émanant du cabinet taïwanais DigiTimes Research montre que la production de semiconducteurs sur le sol chinois a progressé en moyenne de 19,1% par an en moyenne depuis 2010, passant de 21,03 milliards de dollars en 2010, à 57,97 milliards en 2015. Cette année, la production chinoise devrait encore augmenter de 15% (alors que le WSTS table sur un recul de la production mondiale) pour atteindre 66,64 milliards de dollars.
Plus de mille centres de conception de puces
Certes, ces circuits sont fabriqués par des entreprises chinoises ou étrangères et ils sont conçus par des entreprises chinoises ou non. Mais on aurait tort de négliger la part purement chinoise dans ce total. Ainsi, selon DigiTimes Research, la valeur de la production des semiconducteurs conçus en Chine a bondi en moyenne de 30,3% par an entre 2010 et 2015, passant de 5,66 milliards de dollars à 21,28 milliards. Les 10 premières sociétés fabless en Chine ont représenté 40% de ce total, ce qui tend à prouver l’extraordinaire diversité des entreprises de conception de circuits intégrés en Chine. DigiTimes Research prévoit que le nombre de centres de conception de semiconducteurs en Chine dépassera mille unités à l’issue du 13e plan quinquennal.
Une autre étude, publiée par SEMI, montre que la Chine est de loin le deuxième pays pour les services de fonderie. La capacité de production totale de la Chine en services de fonderie devrait passer de 950 000 tranches par mois (en équivalent 200 mm) en 2015, à 1,2 million de tranche à la fin de 2017, soit près de 20% la capacité mondiale. Certes, c’est encore très loin de Taïwan (55% de la capacité mondiale en fonderie, grâce à TSMC et UMC). SMIC, XMC ou Huali ne font pas le poids par rapport à leurs prestigieux précurseurs taïwanais. Mais ce sont les fondeurs taïwanais qui devraient également renforcer le poids de la Chine avec la réalisation de leurs projets sur place. Et SEMI de citer les projets de TSMC, UMC et Powerchip en Chine, qui une fois finalisés devraient représenter une capacité de production supplémentaire de 110 tranches de 300 mm de diamètre par mois.