Foxconn prépare son entrée sur le marché des puces avec ARM
Premier sous-traitant mondial, le groupe taïwanais Hon Hai Foxconn prépare la création d’un centre de conception de semiconducteurs en Chine avec l’appui du Britannique ARM, désormais propriété du groupe japonais SoftBank, révèle le Nikkei. Selon le journal nippon, Foxconn veut entrer sur le marché des puces, qui offre des marges supérieures à ses opérations traditionnelles d’assemblage en électronique.
L’article du Nikkei, présenté comme une exclusivité, donne peu de détails sur les intentions de Terry Gou, p-dg emblématique de Foxconn. Le groupe taïwanais, qui cette année a pris les commandes chez le Japonais Sharp, compte ainsi monter en gamme que ce soit avec la fourniture de semiconducteurs ou d’écrans plats de type Oled, une technologie d’avenir. Récemment, Sharp, spécialiste des écrans LCD, dont la stratégie est aujourd’hui pilotée directement par le groupe taïwanais, a officialisé un investissement de 57,4 milliards de yens (554 M$) dans la construction de lignes pilote pour la production d’écrans Oled. L’objectif serait d’être prêt à temps pour équiper d’écrans Oled les prochaines générations d’iPhones d’Apple. Foxconn, qui tirerait près de la moitié de ses revenus d’Apple, compte ainsi accroître ainsi ses positions sur le groupe américain.
« Nous voulons entrer sur le marché de la conception et de la production de semiconducteurs », a déclaré la semaine dernière Terry Gou à une télévision de Shenzhen, rapporte le quotidien nippon auquel ARM, Foxconn et Softbank ont décliné tout commentaire. Quand le p-dg d’un groupe qui a réalisé en 2015 un chiffre d’affaires de 141,2 milliards de dollars s’exprime, nul doute qu’on a intérêt à le prendre au sérieux.
D’autant que Terry Gou est un partenaire de longue date de Masayoshi Son, le p-dg de Softbank, qui a racheté ARM cet été pour le faire prospérer sur le marché de l’IoT. Foxconn fabrique Pepper, le robot humanoïde de Softbank et les deux groupes ont créé une société commune avec le groupe chinois Alibaba pour commercialiser le robot dans le monde entier, rappelle le Nikkei. On n’a sans doute pas fini de découvrir les conséquences de la mainmise asiatique sur la pépite britannique.