Airbus finalise l’acquisition d’actifs de Spirit AeroSystems, qui réintègre Boeing
En intégrant dans son giron les actifs du sous-traitant aéronautique américain le concernant, l’avionneur européen s’affranchit de sa dépendance envers Boeing – qui vient de racheter une grande partie de Spirit AeroSystems – et reprend le contrôle d’une partie de sa chaîne d’approvisionnement.
Les groupes Airbus et Boeing ont annoncé hier, chacun de leur côté, le partage du sous-traitant aéronautique américain Spirit AeroSystems, qui avait été créé en 2005 suite à une scission avec l’avionneur américain.
C’est donc un retour aux bercails 20 ans après pour Spirit AeroSystems puisque Boeing vient de finaliser le rachat d’une bonne partie du sous-traitant aéronautique pour un montant de 4,7 milliards de dollars, tandis qu’Airbus a, de son côté, bouclé l’acquisition, pour 439 millions de dollars, de plusieurs sites et actifs de Spirit AeroSystems concernant la production de certains éléments de ses avions commerciaux.
L’acquisition par Boeing comprend toutes les activités commerciales de Spirit liées à Boeing, notamment les fuselages du programme 737 et les principales structures des 767, 777 et 787 Dreamliner. Elle inclut également les fuselages acquis auprès de fournisseurs commerciaux pour les P-8 et KC-46.
Cette transaction permet également à Boeing d’intégrer son plus important fournisseur de pièces détachées, d’étendre sa présence mondiale dans les services de maintenance, de réparation et de révision, et d’enrichir son portefeuille de pièces détachées, de location et d’échange grâce aux activités après-vente de Spirit.
Au total, ce sont 15 000 personnes supplémentaires qui vont rejoindre le groupe Boeing.

© Airbus
Dans le même temps, le groupe Airbus a annoncé la finalisation du rachat d’actifs de Spirit AeroSystems, quelques semaines après que l’Autorité de la concurrence ait fait savoir qu’elle autorisait cette transaction sans condition, écartant tout risque d’atteinte à la concurrence ou de partage d’informations commercialement sensibles.
« Cette étape marque un moment particulier pour nous tous chez Airbus, a déclaré Florent Massou, vice-président exécutif des opérations pour la division Avions commerciaux d’Airbus. Nous sommes fiers d’accueillir plus de 4000 nouveaux collaborateurs avec lesquels nous entamerons un nouveau chapitre de nos activités industrielles en prenant en charge des activités d’une importance capitale pour nos programmes d’avions commerciaux. »
Les actifs de Spirit AeroSystems acquis par Airbus sont le site de Kinston, en Caroline du Nord, aux États-Unis (sections de fuselage de l’A350), qui rejoint Airbus Aerosystems Kinston, le site de Saint-Nazaire, en France (sections de fuselage de l’A350), qui rejoint Airbus Atlantic Cadréan, et le site de Casablanca, au Maroc (composants pour l’A321 et l’A220), qui rejoint Airbus Atlantic Maroc Aero.
Dans le cadre de cette transaction, Airbus récupère également la production des ailes et du fuselage central de l’A220 du site de Belfast (Irlande du Nord), qui va donner naissance à Airbus Belfast, la production de composants d’ailes pour l’A320 et l’A350 du site de Prestwick (Écosse), qui va donner naissance à une filiale d’Airbus nommée Prestwick Aerosystems, ainsi que la production des pylônes de l’A220, qui sera transférée de Wichita, dans le Kansas (États-Unis), vers le site de Saint-Eloi, à Toulouse.
En acquérant les actifs de Spirit AeroSystems dédiés à la fabrication des éléments cruciaux de ses avions, Airbus entend non seulement s’affranchir d’une dépendance potentielle envers Boeing pour la fourniture des éléments de ses aéronefs, mais également reprendre le contrôle d’une partie de sa chaîne d’approvisionnement. L’objectif étant de tenter de limiter les retards de livraisons de ses sous-traitants qui impactent la montée en cadence de sa production d’avions commerciaux.


