Altis placé en redressement judiciaire
Le 4 août dernier, le fondeur Altis Semiconductor a été placé en redressement judiciaire par le Tribunal de commerce de Paris. Installée près de Paris, à Corbeil-Essonnes (91), l’entreprise pourrait intéresser le fondeur allemand X-Fab, ou encore le fondeur chinois SMIC, qui a déjà signé fin juin un accord pour prendre le contrôle du fondeur européen LFoundry et s’ouvrir ainsi à une clientèle européenne.
Altis Semiconductor, fonderie spécialisée de silicium, indépendante, produit des technologies CMOS 180 / 130 nm cuivre sur tranches de 200 mm avec un effectif d’environ un millier de personnes. Son portefeuille technologique s’appuie sur les savoir-faire hérités de ses précédents actionnaires, IBM et Infineon, et se complète de développements et innovations réalisés en propre depuis 2010.
Contrôlé par Yazid Zabeg, l’entreprise aurait cumulé 174 M€ de pertes depuis sa reprise en 2010 par l’ancien commissaire à la diversité du gouvernement Fillon, avance Le Figaro.
En juin, Yazid Zabeg avait entamé des négociations avec le fondeur allemand X-Fab Silicon Foundries, spécialisé dans la fabrication de circuits analogiques et mixtes, de capteurs et de mems, qui emploie 2500 personnes dans le monde. Proches d’aboutir les négociations auraient finalement capoté fin juillet, la confiance ayant été rompu entre Yazid Zabeg et les repreneurs allemands. Début juillet, l’Etat aurait assigné en justice le fondeur réclamant le paiement de 70 M€ de dettes, conduisant Altis à la cessation de paiement.
Le tribunal de commerce de Paris a finalement prononcé le redressement judiciaire d’Altis le 4 août dernier, écartant un projet en préparation de reprise par le fondeur chinois SMIC. Sous administration judiciaire, Altis va désormais avoir le temps pour permettre au tribunal de commerce d’étudier les offres de reprise les plus susceptibles de garantir sa pérennité. X-Fab, qui voulait reprendre 800 salariés et investir 100 millions d’euros dans l’entreprise sur dix ans, semble avoir les faveurs de Bercy. SMIC est également un repreneur crédible, qui semble vouloir se développer en Europe avec la reprise annoncée fin juin de LFoundry. Toutefois, LFoundry a laissé un souvenir amer à l’industrie microélectronique française avec la fermeture de l’ancienne usine d’Atmel à Rousset. Nul doute que la reprise d’Altis au cours des prochains mois sera un dossier très politique.