ASML demande à ses employés américains de ne plus servir ses clients en Chine
Selon un email interne que s’est procuré Bloomberg, le Néerlandais ASML, numéro un mondial des équipements de lithographie, demande à ses employés aux Etats-Unis de s’abstenir désormais de servir les clients de l’entreprise en Chine, le temps d’y voir plus clair dans les nouvelles règles édictées par l’administration américaine pour contrecarrer l’innovation dans les semiconducteurs en Chine.
« Les employés d’ASML US doivent s’abstenir – directement ou indirectement – de desservir, d’expédier ou de fournir une assistance à tout client en Chine jusqu’à nouvel ordre, tandis qu’ASML évalue activement quelles usines particulières sont concernées par cette réglementation », selon l’e-mail de l’équipe de direction américaine adressée aux employés du pays que s’est procuré Bloomberg.
Selon l’Agence, d’autres ténors des équipements de production de semiconducteurs (Applied Materials, Lam Research, KLA) ont commencé ou se préparent à retirer des employés qui opèrent chez Yangtze Memory Technologies, le fabricant de mémoires chinois le plus avancé du pays. Par ailleurs, Nikkei Asia croit savoir qu’Apple a finalement renoncé devant la pression américaine à s’approvisionner auprès de YMTC pour des mémoires flash à 128 couches. 20% moins chères que les modèles des leaders du secteur, elles auraient pu représenter jusqu’à 40% des achats de mémoires flahs pour les iPhones selon certaines sources (voir l’article).
Par ailleurs, Nikkei Asia affirme que TSMC a obtenu une licence d’un an pour continuer à commander des équipements de fabrication de puces américains pour son usine dans la ville chinoise de Nanjing. Le durcissement des réglementations en matière de contrôle des exportations empêche non seulement les fabricants américains de machines de production de soutenir la production de puces haut de gamme en Chine, mais interdisent également aux entreprises de pays tiers, telles que TSMC, d’utiliser des équipements fabriqués aux États-Unis pour servir les clients chinois, sauf autorisation des États-Unis. L’usine de Nanjing fait appel principalement à des technologies matures 22/28 nm, mais compte fabriquer également des puces en technologies 16 nm, qui relèvent du champ d’application des derniers contrôles à l’exportation des Etats-Unis, souligne le quotidien asiatique. Le fabricant de mémoires coréen SK Hynix a également déclaré avoir obtenu une dérogation d’un an du gouvernement américain pour utiliser des équipements pour SC américains en Chine.
De son côté, Josep Bori, Thematic Research Director chez GlobalData, souligne : « la question fondamentale dans les mois à venir est de savoir comment TSMC, Samsung et ASML réagiront aux restrictions plus larges sur l’exportation de puces et d’outils avancés vers la Chine annoncées vendredi dernier. Rester neutre deviendra de plus en plus difficile pour les entreprises basées à Taïwan, en Corée, aux Pays-Bas ou au Japon, malgré les coûts économiques importants de ne pas le faire ».
A suivre…