Un léger mieux pour la distribution allemande au troisième trimestre
Les derniers chiffres de l’Association allemande des distributeurs de composants électroniques (FBDi) font état d’une légère hausse de 1,2% sur un an du marché de la distribution outre-Rhin. Mais les prises de commandes, elles, ont fortement augmenté. Ces signes positifs ne doivent toutefois pas occulter la fragilité du marché européen de l’électronique, selon la FBDi, qui constate un changement de paradigme et plaide pour un rôle plus proactif de l’Europe.
Selon les derniers chiffres de l’Association allemande des distributeurs de composants électroniques (FBDi), l’équivalent allemand du SPDEI, le marché de la distribution de composants électroniques outre-Rhin a enregistré, au troisième trimestre 2025, une hausse de 1,2% par rapport au même trimestre de l’année précédente. Les membres de la FBDi ont ainsi cumulé un chiffre d’affaires de 746,2 millions d’euros au troisième trimestre.
Cette hausse sur un an, quoique modeste, est la bienvenue car elle intervient après trois années de contraction et un début d’année 2025 particulièrement difficile, avec un marché de la distribution allemande qui a plongé de près de 25% sur un an au premier trimestre et de 16,3% au deuxième trimestre. Mais le fait le plus encourageant au troisième trimestre réside dans le fait que les prises de commandes ont largement dépassé celles du même trimestre de l’année précédente (+33,1%), ce qui a ramené le book-to-bill (ratio des commandes sur les facturations) à l’unité, une première depuis le troisième trimestre 2022 (voir graphiques ci-dessous).
La FBDi y voit « une lueur d’espoir, mais pas encore un motif de soulagement ». « L’économie européenne reste résiliente en 2025, mais subit une pression croissante due aux tensions géopolitiques et aux perturbations du commerce mondial. Notre travail ne fait que commencer », prévient L’association.
Du côté des semiconducteurs, le marché de la distribution allemande a enregistré un chiffre d’affaires quasiment stable au troisième trimestre, à 477,5 millions d’euros, tandis que les prises de commandes ont fortement progressé (+47% sur un an), en particulier pour les circuits logiques Mos (+64,8%), les mémoires (+63,4%) et les composants discrets (+61,2%). Le book-to-bill s’est établi à 0,98.
Pour les composants IPE (composants d’interconnexions, passifs et électromécaniques), les ventes allemandes via les canaux de la distribution sont restées, elles aussi, quasiment stables d’une année sur l’autre, à 268,7 millions d’euros au troisième trimestre, tandis que les prises de commandes ont progressé de 19,4% sur un an et que le book-to-bill a atteint 1,05.
Malgré ces points positifs, la FBDi revoit ses prévisions 2025 à la baisse, avec un marché de la distribution allemande qui devrait s’établir à 3,2 milliards d’euros cette année (voir graphique ci-dessous) alors que l’association tablait encore sur 3,5 Md€ il y a quelques mois.
© FBDi
L’industrie électronique européenne à l’aube d’un tournant
Plus globalement, la FBDi estime que l’industrie électronique est actuellement à un tournant. « L’industrie électronique est au cœur des bouleversements mondiaux, mais, en même temps, à l’aube d’un renouveau et d’une importance accrue : l’allongement des délais de livraison, la volatilité des stocks et la dépendance aux matières premières critiques en provenance d’Asie ont mis en lumière des faiblesses structurelles, mais parallèlement, la demande croissante de semiconducteurs et de composants IPE stimule l’innovation et la croissance« , constate Andreas Falke, directeur général de la FBDi. Et d’ajouter : « Le « juste au cas où » remplace le « juste à temps », et le « commerçant prudent » cède la place à l’« investisseur stratégique de demain ». La résilience n’est plus un simple mot à la mode, c’est un changement de paradigme, et le secteur semble plus que jamais prêt à piloter activement cette évolution. »
Andreas Falke, directeur général de la FBDi – © FBDi
La FBDi plaide également pour un rôle plus proactif de l’Europe. « Il est temps que l’Europe prenne les rênes au lieu de se contenter d’administrer. L’Europe ne doit plus se perdre entre les blocs. Nous devons influencer activement la dynamique mondiale et notre place au sein de celle-ci. La résilience et la croissance reposent sur des investissements communs, une politique industrielle coordonnée et un plan européen pour les technologies clés, martèle Andreas Falke. Cela accroît également la pression en faveur d’une action politique au sein de l’UE. Dix-neuf chefs d’État et de gouvernement européens appellent à un espace économique plus cohérent et plus efficace. Les défis sont évidents et bien réels, mais notre détermination à façonner l’avenir l’est tout autant. Nous devons repenser, revitaliser et transformer avec détermination la puissance économique de l’Europe. »
