
Déposants de brevets en France en 2024 : Stellantis, Safran et L’Oréal sur le podium

Le dernier classement de l’INPI fait état de 15 458 demandes de brevet déposées en France en 2024, en très légère baisse sur un an. Pour la première fois, deux PME y figurent, Genvia et Verkor, toutes deux liées à la filière batterie. STMicroelectronics reste 12è et Soitec monte de trois places, au 22è rang.
Selon le classement des déposants de brevets en France pour l’année 2024 que vient de dévoiler l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), 15458 demandes de brevet ont été déposées dans l’Hexagone l’an dernier (15 566 en 2023). En tête de ce classement, Stellantis et Safran trustent une nouvelle fois les deux premières places (c’est la 5è année consécutive que les deux entreprises forment, en alternance, le duo de tête de ce classement), avec respectivement 1289 et 1216 demandes de brevet déposées en France en 2024. On note toutefois un net resserrement entre les deux puisqu’en 2023, Stellantis avait déposé 1542 brevets contre 1232 pour Safran.
Autre changement notable, la forte progression du nombre de brevets déposés par L’Oréal (740 contre 570 en 2023, soit une progression de 30%) qui lui permet de monter sur la 3è marche du podium, au détriment du Valeo, qui recule au 4è rang avec 612 brevets. Avec 598 brevets déposés en 2024, le CEA complète le Top 5 mais recule lui aussi d’une place par rapport à 2023. Aucun autre changement n’est à noter dans le reste du Top 10 occupé, dans l’ordre, par Renault, le CNRS, Airbus, Thales et Michelin (voir illustration ci-dessous).

© INPI
Du côté des entreprises de la microélectronique, STMicroelectronics conserve son 12è rang avec 229 brevets en 2024 (213 en 2023), tandis que Soitec grimpe de trois places pour accrocher le 22è rang avec 76 brevets (62 en 2023). Soitec se démarque, par ailleurs, en étant la première ETI du classement de l’INPI.
L’autre élément important du classement 2024 est l’importance croissante des PME. « Alors que les demandes de brevet sont globalement stables, les dépôts réalisés par les petites et moyennes entreprises affichent, eux, une hausse de 2%, soulignant la robustesse des brevets français et l’impact positif des évolutions liées à la loi PACTE, précise Pascal Faure, directeur général de l’INPI. Les PME tirent également leur épingle du jeu dans le palmarès 2024 des 50 premiers déposants de brevets à l’INPI puisque, pour la première fois, elles sont deux à y figurer. C’est une réelle fierté pour l’INPI car cela montre une prise de conscience de l’importance d’une bonne stratégie de propriété industrielle. Nous continuerons à employer tous nos efforts pour davantage sensibiliser et accompagner les jeunes entreprises à l’utilisation de ces outils primordiaux. »
A noter que les deux PME en question, Genvia et Verkor, sont toutes les deux des jeunes pousses impliquées dans la filière batterie et des projets de gigafactories. Genvia est une joint-venture public-privé basée à Béziers et spécialisée dans le développement et l’industrialisation d’électrolyseurs haute température à oxyde solide. Elle se classe au 44è rang avec 31 demandes de brevet. Basée à Grenoble et spécialisée dans le développement et la production de batteries lithium-ion bas carbone destinées aux véhicules électriques et au stockage stationnaire, Verkor se place au 47è rang avec 29 demandes de brevet.
A noter qu’ACC (Automotive Cells Company), elle aussi spécialisée dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques, entre dans le classement 2024 de l’INPI directement à la 36è place, avec 38 demandes de brevet, mais en tant qu’ETI.
La filière de la mobilité (constructeurs et/ou équipementiers pour l’automobile, l’aéronautique et les transports terrestres ou maritimes) arrive largement en tête des filières d’innovation représentées dans le Top 50 de l’INPI, avec près d’une entreprise sur trois (32%). C’est toutefois moins qu’en 2023, année au cours de laquelle 46% des brevets déposés provenaient de cette filière. La filière du numérique et des télécoms arrive en seconde position avec 19% (contre seulement 10% en 2023), devant celle de l’énergie qui se classe troisième avec 17% (12% en 2023).

© INPI
Enfin, on note que onze établissements publics figurent dans le Top 50 de l’INPI, dont six universités. Comme l’an dernier, le CEA et le CNRS sont dans le Top 10 avec respectivement 598 et 393 demandes de brevet déposées (4e et 7e rangs). La plus forte progression des établissements publics est toutefois attribuée à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) avec une augmentation de 35% du nombre de ses demandes de brevet (54 contre 40 en 2023), passant ainsi de la 32è à la 27è place. Deux universités font leur entrée dans le palmarès : l’Institut polytechnique de Grenoble et l’Université Toulouse III – Paul Sabatier.
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