Google se rebiffe contre l’Europe sur le dos des fabricants de terminaux
Google a décidé de faire appel de la décision de la Commission européenne qui lui a infligé, le 18 juillet dernier, une amende de 4,34 milliards d’euros pour violation des règles de concurrence de l’UE. Mais dans l’attente, le géant américain va faire payer une licence aux fabricants de terminaux Android pour l’Europe.
« En juillet, dans notre réponse à la décision de la Commission européenne en matière de concurrence contre Android, nous avions indiqué que l’innovation rapide, le large choix et la baisse des prix étaient les signes distinctifs d’une concurrence solide et qu’Android les avait tous permis. Nous pensons qu’Android a créé plus de choix, et non pas moins de choix. C’est pourquoi la semaine dernière, nous avons fait appel de la décision de la Commission devant le Tribunal de l’Union européenne. En même temps, nous travaillons sur la manière de se conformer à la décision. Nous avons maintenant informé la Commission européenne des modifications que nous apporterons pendant que l’appel est en attente », explique Hiroshi Lockheimer, Senior Vice President, Platforms & Ecosystems, de Google.
Étant donné que la pré-installation de Google Search et de Chrome, ainsi que d’autres applications de Google lui a permis de financer le développement et la distribution gratuite d’Android, le géant américain va introduire un nouvel accord de licence payant pour les smartphones et les tablettes livrés dans pour l’Espace économique européen (EEE) qui incluront ces applications. Android, quant à lui restera libre et open source. Google va ainsi proposer des licences distinctes pour l’application Google Search et pour Chrome. Par ailleurs, Google met à jour les accords de compatibilité avec les fabricants d’appareils mobiles qui définissent la manière dont Android est utilisé pour développer des smartphones et des tablettes. À l’avenir, les partenaires Android qui souhaitent distribuer des applications Google pourront désormais développer des smartphones et des tablettes avec des systèmes d’exploitation concurrents ou dérivés d’Android (forked OS) à destination de l’Europe.
« Ces nouvelles options de licence entreront en vigueur le 29 octobre 2018 pour tous les nouveaux smartphones et tablettes lancés dans l’EEE. Nous travaillerons en étroite collaboration avec nos partenaires Android dans les semaines et les mois à venir pour assurer la transition vers les nouveaux accords. Et bien sûr, nous restons profondément attachés à l’innovation continue pour l’écosystème Android », conclut Hiroshi Lockheimer.