Gouvernements et industriels ont débloqué le programme SCAF
Vendredi, la ministre allemande de la défense a annoncé qu’un accord entre industriels et gouvernements avait été trouvé pour la poursuite du programme SCAF, projet d’avion de combat européen du futur. Une avancée confirmée par Airbus sur Twitter, mais qui n’a pas été à ce jour commentée par Dassault Aviation.
« Nous pouvons confirmer que les discussions entre l’industrie et les gouvernements sur la prochaine phase du SCAF ont abouti, ce qui représente un grand pas en avant pour ce programme phare de défense européen. Maintenant, un certain nombre d’étapes formelles dans les pays respectifs doivent être prises afin de permettre une signature rapide du contrat qui devra être respecté. Par conséquent, nous fournirons d’autres mises à jour sur le programme et la voie à suivre en temps voulu une fois que le contrat entre les industriels et les trois nations sera prêt pour la signature finale », a commenté sobrement Airbus Defence and Space.
Lancé par la France et l’Allemagne en 2017, le programme SCAF s’est élargi à l’Espagne en 2019. Le programme SCAF représente un projet potentiel de plus de 100 milliards d’euros pour mettre à disposition des participants les avions de combat qui remplaceront le Rafale et l’Eurofighter à l’horizon 2040. Mais l’objectif du Système de combat aérien du futur est plus large, car il est de développer un ensemble de systèmes d’armes interconnectés. Au cœur de ce système des systèmes, un avion de combat de nouvelle génération interagira avec des drones et pourra mobiliser de multiples capacités aériennes, navales, terrestres ou spatiales, grâce à l’Intelligence artificielle et à un cloud de combat, faisant entrer les forces aériennes et aéronavales dans l’ère du combat collaboratif.
Ce projet considérable rassemble de nombreux industriels dans les trois pays. A ce stade, les principaux acteurs impliqués sont Airbus, Dassault Aviation, FCMS, Indra, ITP, MBDA, MTU, Safran, Satnus et Thales.
La prochaine étape qui consiste à construire un démonstrateur butait depuis de longs mois sur la répartition des tâches entre industriels. Dassault craignait notamment de devoir divulguer certaines de ses technologies les plus sensibles. « Vu l’ampleur des enjeux et la complexité de la tâche, il est normal que ce chantier puisse traverser, à l’occasion, certaines difficultés de calage », avait déclaré le ministre des Armées lors de son audition devant le Sénat en juillet 2022. Il semble donc que certaines de ces difficultés ont été surmontées. A suivre.