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Holosolis investit 700 M€ pour créer la plus grande usine européenne de panneaux photovoltaïques à Hambach

Holosolis investit 700 M€ pour créer la plus grande usine européenne de panneaux photovoltaïques à Hambach

Holosolis annonce l’implantation à Hambach, dans la Communauté d’Agglomération Sarreguemines Confluences, d’une méga-usine de panneaux photovoltaïques, dont la capacité de production s’élèvera à 5 gigawatts (GW) par an en rythme de croisière. A titre de comparaison, le plus grand site européen de production de panneaux solaires, à Catane en Italie, devrait atteindre une capacité de 3 GW. Ce projet doit créer environ 1700 emplois pour un investissement de 700 M€.

Le projet d’Holosolis vient opportunément remplacer celui du groupe norvégien REC Solar qui avait décidé d’investir 680 millions d’euros dans une unité de production de panneaux PV à Hambach pour produire 4GW de panneaux/an à partir de 2025, avant d’y renoncer en décembre dernier (voir notre article dans l’Echo du Solaire).

L’usine de Holosolis à Sarreguemines produira chaque année 10 millions de panneaux photovoltaïques, soit l’équivalent des besoins énergétiques d’un million de foyers, et de 8% des importations européennes de modules photovoltaïques chinois en 2022.

Elle démarrera la production en 2025 et, en plein régime, à partir de 2027, emploiera près de 1700 salariés, recrutés en majorité dans la région Grand Est et le bassin sarregueminois.

« Nous fabriquerons les modules les plus efficaces sur le plan énergétique, intégrant les dernières technologies photovoltaïques, avec la plus faible empreinte carbone et les normes sociales les plus élevées. Les effets d’échelle et l’automatisation des lignes permettront un coût compétitif, apte à rivaliser avec ceux des géants mondiaux du secteur. Nos modules seront destinés à trois marchés principaux : les toitures résidentielles, les toitures industrielles et commerciales, l’agrivoltaïque », explique Jan Jacob Boom-Wichers, le président d’Holosolis.

L’entreprise Holosolis a été créée par trois acteurs de référence sur leurs marchés respectifs. A commencer par EIT InnoEnergy, soutenu par l’Union Européenne, l’un des plus grands investisseurs dans les cleantechs et les énergies durables (180 start-up en portefeuille), initiateur de vastes alliances stratégiques pour construire une industrie européenne des batteries électriques, de l’hydrogène vert, de l’acier décarboné et du photovoltaïque. A bord d’Holosolis, EIT InnoEnergy a embarqué avec le groupe IDEC, acteur de l’immobilier français, présent dans 15 pays, pionnier de la production d’énergie renouvelable intégrée aux bâtiments et TSE, l’un des principaux développeurs et producteurs d’énergie solaire en France, leader en agrivoltaïsme.

« Holosolis s’inscrit dans la dynamique européenne de réindustrialisation de la filière photovoltaïque. La consultation internationale conduite par l’équipe de Holosolis, qui attribue le premier site de la gigafactory à Sarreguemines en France, est une première illustration de cette dimension. EIT InnoEnergy est fier de soutenir un nouvel acteur comme Holosolis qui sera à n’en pas douter la première référence industrielle emblématique de l’alliance européenne industrielle du Photovoltaique (European Solar Industrial Alliance) que nous animons. Avec ses 5 GW de production, Holosolis contribuera à plus de 15% de l’objectif de l’ESIA : capacité annuelle de 30 GW d’ici 2025, correspondant à 60 milliards d’euros de nouveau PIB annuel en Europe et à la création de plus de 400 000 nouveaux emplois (directs et indirects) », explique Karine Vernier, CEO France d’EIT InnoEnergy.

Avant de fixer son choix sur la Moselle, Holosolis a étudié les propositions de 40 sites dans 6 pays. Les savoir-faire et la disponibilité de la main d’œuvre, la réputation des ingénieurs français, la qualité des infrastructures, le caractère bas carbone de l’énergie made in France – à prédominance nucléaire et hydraulique – ont fait pencher la balance en faveur de l’Hexagone.

« Par ailleurs les ministères compétents, les services de l’État, les élus du Grand Est et de la communauté d’agglomération de Sarreguemines se sont montrés les plus rapides et les plus efficaces pour l’obtention des permis et des autorisations administratives, la mobilisation des aides et des subventions disponibles, en complément des fonds européens, la construction de solutions de recrutement et de formation », indique Jan Jacob Boom-Wichers.

A Hambach, Holosolis dispose d’un site de 50 hectares, offrant assez d’espace pour agrandir l’usine, à mesure que seront intégrées de nouvelles technologies et de nouvelles capacités de fabrication.

« Nous démarrerons la production en technologie TOPCon, l’une des plus avancées et des plus performantes aujourd’hui. Parallèlement nous regardons de près une solution très prometteuse, dite tandem, qui couple silicium et pérovskite au sein d’une cellule solaire, avec pour effet une amélioration spectaculaire du rendement énergétique. Quand cette innovation parviendra à maturité, nous aurons besoin de modifier et d’allonger nos lignes de production. Nous allons construire une usine évolutive, extensible, capable de s’adapter très vite aux ruptures et aux progrès technologiques du marché photovoltaïque », poursuit Jan Jacob Boom-Wichers.

En amont, Holosolis entend privilégier les filières européennes, dans le cadre d’une traçabilité complète, pour l’approvisionnement en verre, cadres, encapsulants et autres éléments qui entrent dans la composition d’un panneau photovoltaïque. L’entreprise a notamment identifié des fournisseurs européens pour ses achats de silicium.

« De nombreuses raisons nous rendent fiers de participer à ce projet de création d’une gigafactory de production de panneaux solaires faiblement carbonés. D’abord, bien évidemment, la localisation en France, avec ce que cela comporte en termes d’emplois mais également de montée en compétences et de souveraineté énergétique. Cette implantation s’inscrit bien dans notre modèle de production d’électricité au cœur des territoires. Ensuite, la production même qui doit permettre à notre pays et à l’Europe de récréer une véritable filière et de rapatrier des compétences technologiques. TSE dont l’ambition est de développer 10 GW de projets solaires d’ici à 10 ans, apportera à ce projet sa vision, la qualité de son savoir-faire, son expérience du marché et sa capacité d’innovation dans un secteur aussi indispensable qu’en constante évolution. TSE en ajoutant cette nouvelle brique maitrisera toute la chaine de valeur de la production d’énergie solaire », ajoutent Mathieu Debonnet et Pierre Yves Lambert, codirigeants de TSE.

L’usine photovoltaïque de Sarreguemines participe en effet du plan REPowerEU, lancé par l’Union Européenne en 2022 pour s’affranchir des énergies fossiles russes, en investissant massivement dans les énergies renouvelables. Le programme prévoit notamment la mise en service, d’ici 2030, de 600 GW d’énergie solaire, contre 150 GW en 2022.

Comme la Chine produit aujourd’hui 70% des panneaux photovoltaïques installés dans le monde – contre 3% pour l’Union Européenne – le risque est grand de quitter la dépendance au gaz russe pour tomber dans une dépendance au solaire chinois.

L’usine géante de Sarreguemines fait ainsi partie de ces initiatives, menées dans le cadre de l’Alliance européenne industrielle du photovoltaïque (European Solar Industrial Alliance), pour réindustrialiser l’Europe à un rythme soutenu, atteindre des objectifs de décarbonation revus à la hausse (– 55 % de gaz à effet de serre entre 1990 et 2030) et conserver la maîtrise de son destin énergétique.

« L’engagement d’Holosolis et de ses équipes pour développer les énergies vertes et la décarbonation, tout en s’intégrant dans une logique de souveraineté et d’indépendance énergétique européennes, nous a séduit. Innovante et productrice de valeur, l’entreprise créera de nombreux emplois. Aux côtés d’EIT InnoEnergy et de TSE, nous l’accompagnerons dans son projet d’industrialisation de panneaux solaires nouvelle génération, tant dans le développement de son business model que dans la conception et la construction de ses futures unités de production », complète Patrice Lafargue, le président de Groupe IDEC.

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