Infineon, NXP et STMicroelectronics s’en sortent bien dans un contexte qui reste mitigé
Publiés fin juillet, les résultats des trois ténors européens des semiconducteurs lors du deuxième trimestre 2023 sont bons grâce à la forte demande dans les débouchés automobiles et industriels que n’arrive pas à plomber la piètre demande dans les applications grand public.
La fin du mois de juillet a donné lieu, comme chaque année, à son lot de résultats financiers pour le deuxième trimestre calendaire. Si l’on fait un zoom sur les trois ténors européens des semiconducteurs, Infineon, NXP et STMicroelectronics, on constate qu’ils s’en sortent plutôt bien dans un contexte économique qui reste pour le moins incertain.
Infineon a réalisé un second trimestre calendaire 2023 (qui correspond au 3è trimestre de son exercice fiscal) particulièrement solide avec un chiffre d’affaires de 4,089 milliards d’euros qui, bien qu’il soit très légèrement en retrait par rapport aux 4,119 Md€ du trimestre précédent, fait un bond de 13% sur un an. Et comme au 1er trimestre 2023, le résultat net de l’entreprise a une nouvelle fois dépassé le milliard d’euros au 2ème trimestre.
Pour le trimestre en cours, Infineon reste raisonnablement optimiste avec un CA prévisionnelle de 4 Md€. Si bien que sur l’ensemble de son exercice fiscal 2023 (qui sera clos le 30 septembre prochain), le groupe allemand anticipe des ventes annuelles autour de 16,2 Md€ et une marge brute d’environ 47%, tandis que le montant de ses investissements devraient s’élever à environ 3 Md€.
« Nous avons enregistré de solides performances au cours du dernier trimestre, alors que les tendances du marché des semiconducteurs restent mitigées avec, d’un côté, une demande qui reste forte dans l’électromobilité, les énergies renouvelables et les domaines d’application connexes, et de l’autre, une demande toujours faible dans les débouchés grand public, tels que les PC et les smartphones, constate Jochen Hanebeck, Pdg d’Infineon. Et je crois que si le groupe obtient de bons résultats dans cet environnement difficile, c’est grâce à sa focalisation constante sur les moteurs de croissance structurelle pour la transformation numérique et la transition vers une économie verte, avec une approche prospective à long terme et des investissements pour accroître notre capacité de production. »
Les résultats financiers trimestriels de STMicroelectronics se sont avérés quasiment équivalents à ceux de son concurrent d’outre-Rhin avec des revenus à hauteur de 4,33 milliards de dollars au cours du 2ème trimestre, en progression 12,7 % d’une année sur l’autre, tandis que son bénéfice net a atteint 1 Md$, en hausse de 15,5%. Et pour Jean-Marc Chery, Pdg de STMicroelectronics, le constat est quasiment le même que celui dressé par son homologue d’Infineon. « Les revenus nets de ST au 2ème trimestre 2023 sont supérieurs au point médian de notre fourchette de perspectives commerciales grâce à la croissance de la demande dans l’automobile et l’industrie que n’a que partiellement contrebalancé la baisse des revenus dans l’électronique grand public », indique-t-il.
Pour le 3è trimestre, ST anticipe un chiffre d’affaires quasi similaire et envisage pour l’ensemble de 2023 des ventes annuelles à hauteur de 17,4 milliards de dollars et une marge brute supérieure à 48 %.
NXP, quant à lui, s’est avéré un peu moins fringant que ces deux concurrents directs lors du 2ème trimestre 2023. Le Néerlandais a réalisé un chiffre d’affaires de 3,3 milliards de dollars sur la période considérée, en très légère baisse par rapport au 2è trimestre 2022. Mais le groupe reste confiant. « NXP a réalisé des ventes trimestrielles de 3,3 Md$ dans la fourchette haute de nos prévisions, avec des tendances de chiffre d’affaires sur tous nos marchés finaux ciblés plus performantes que prévu, observe Kurt Sievers, président et CEO de NXP. Nos résultats du premier semestre et nos prévisions pour le troisième trimestre renforcent notre confiance dans le fait que NXP traverse avec succès le ralentissement cyclique des applications grand public, d’autant que dans le même temps, les débouchés dans l’automobile, l’industrie et les communications restent solides. »