La hausse des investissements en semiconducteurs reste sous contrôle
2021 devrait marquer une forte hausse des investissements des fabricants de semiconducteurs pour augmenter leurs capacités de production et desserrer à terme les tensions d’approvisionnement. Pour autant, la hausse devrait être bien inférieure à la ligne rouge des 40%, qui, historiquement, annonce une offre excédentaire et entraîne des chutes de prix dans les deux ans qui suivent, analyse Semiconductor Intelligence.
Les investissements dans les usines de semiconducteurs ont déjà représenté 113 milliards de dollars en 2020, selon IC Insights. Cette année, les projections des analystes s’échelonnent d’une hausse de 16% (pour SEMI) à +23% (pour VLSI Research). On a en mémoire les 30 milliards de dollars que compte investir le Taïwanais TSMC, soit une hausse de ses dépenses de 12,8 milliards de dollars par rapport à 2020 (17,2 milliards). Avec ce bond de 74%, le premier fondeur mondial devrait représenter à lui-seul 60% de la croissance des investissements de toute l’industrie des puces (20,4 milliards de dollars), analyse Semiconductor Intelligence dans sa note de conjoncture mensuelle. De son côté, Samsung devrait investir à peu près autant qu’en 2020 (27,9 milliards). Intel, pour sa part, prévoit des dépenses en hausse de 37%, à 19,5 milliards de dollars. Mais globalement, même si les investissements sont revus à la hausse pour l’ensemble de l’industrie, ils ne dépasseront pas 30%, avance Semiconductor Intelligence, soit loin de la barre fatidique des 40%.
A ce niveau, en effet, cette forte augmentation des capacités de production conduit invariablement à des surcapacités quand la demande vient à baisser, entraînant alors des chutes de prix.
A ce stade, Semiconductor Intelligence ne croit pas à un cycle de retournement dans un avenir proche. Prudent, le cabinet d’analyse précise pour autant que bien que la situation actuelle ne laisse pas présager une capacité de semiconducteurs excessive à court terme, elle mérite d’être surveillée au cours des deux prochaines années. En effet, il reste à démêler dans quelle mesure la pénurie actuelle de semiconducteurs est due aux perturbations engendrées par la pandémie et dans quelle mesure elle est due à la demande structurelle croissante d’équipements électroniques et à l’augmentation de leur contenu en semiconducteurs.
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