
Le nouveau contrat stratégique de la filière Électronique dévoile sa feuille de route

Accroître l’attractivité et les compétences, soutenir la compétitivité par l’innovation, renforcer la chaîne de valeur, développer des capacités de production compétitives et durables : tels sont les grands axes du contrat stratégique 2025-2028 de la filière Électronique signé hier à Bercy. Ils seront portés par la Fédération de l’Électronique Française, nouvelle entité qui regroupe Acsiel, le Snese, le SPDEI et Embedded France.
Hier, à Bercy, Marc Ferracci, ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie, et Frédérique Le Grevès, présidente du Comité Stratégique de la Filière (CSF) Électronique, ainsi que les représentants des organisations professionnelles et syndicales du secteur, ont signé le nouveau contrat stratégique de filière portant sur la période 2025-2028.
Il s’agit de la troisième mouture de ce contrat de filière. Le premier contrat du CSF Électronique (2018) avait défini neuf priorités visant à renforcer la maîtrise de technologies clés et les coopérations dans la chaîne de valeur, tout en intégrant les besoins en compétence et les enjeux environnementaux. En 2021, dans un contexte de pénurie des composants, le contrat a fait l’objet d’une importante révision visant à améliorer la coopération entre les industries avals et la filière, des actions qui ont été déterminantes pour la résilience du secteur après la pandémie.

Marc Ferracci et Frédérique Le Grevès signent le nouveau contrat stratégique de la filière Électronique – © Pascal Coutance
Le nouveau contrat de filière portant sur la période 2025-2028 s’inscrit dans cette dynamique et vise à « poursuivre les efforts de l’ensemble des acteurs pour positionner la France comme un leader mondial dans les transitions numérique et environnementale ». Les crises successives ont mis en lumière le besoin de résilience de l’ensemble de la filière, à la fois au niveau français et européen, en impliquant les industries situées en amont comme en aval de la chaîne de valeur. C’est pourquoi, avec ce nouveau contrat, la filière se mobilise pour renforcer ses capacités de production et prévenir tout nouveau risque de rupture d’approvisionnement. Elle doit aussi relever les défis de ses propres transitions écologiques et numériques en adaptant ses procédés de production.
En conséquence, le contrat 2025-2028 s’articule autour de quatre axes majeurs définis par des projets structurants et bénéficiant d’un engagement fort de l’État : accroître l’attractivité et les compétences, soutenir la compétitivité par l’innovation, renforcer la chaîne de valeur, développer des capacités de production compétitives et durables.
En ce qui concerne l’attractivité de la filière et le développement des compétences, le CSF Électronique se fixe comme objectifs la création d’une plateforme d’orientation pour les métiers de l’électronique afin de renforcer l’attractivité de la filière auprès des jeunes et des actifs, et la participation active à l’European Chips Skills Academy, pour développer des compétences spécialisées en microélectronique en France. La féminisation de la filière est également un enjeu prioritaire avec des initiatives concrètes telles que la création d’une communauté des femmes de l’industrie de l’électronique dans le cadre du collectif IndustriELLES, ainsi que d’un prix pour les femmes de l’industrie électronique.
Pour soutenir la compétitivité de la filière, le nouveau contrat ambitionne, dans la poursuite des actions engagées ces dernières années, d’intégrer les enjeux environnementaux au cœur de l’innovation, notamment à travers l’écoconception, le recyclage et l’utilisation de matériaux durables. Cela va se traduire par une mise à jour des feuilles de route d’innovation, en lien avec les enjeux du secteur et les besoins des filières aval, mais également par un renforcement des travaux sur la réduction de l’impact environnemental avec prise en compte systématique dans tous les projets d’innovation et la mise en place de projets dédiés.
Troisième grand axe du nouveau contrat, le renforcement de la chaîne de valeur des filières amont aux filières aval, y compris la distribution, passe par une meilleure collaboration et l’échange d’informations à travers toute la chaîne de valeur, en mettant l’accent sur la sécurisation des approvisionnements critiques et une distribution efficace. Deux projets structurants s’inscrivent dans cette dynamique, à savoir la mobilisation du groupe de travail inter-filières pour normaliser la mesure de l’empreinte environnementale (matière/carbone) des chaînes amont aux chaînes aval, et la création d’un observatoire du marché mondial, européen et français des composants électroniques, circuits imprimés et systèmes embarqués, pour renforcer la résilience de la chaîne de valeur.
Enfin, le nouveau contrat s’est fixé comme objectif de développer des capacités de production compétitives et durables en France, alors que la filière doit relever le défi de la transition écologique et est confrontée à une compétition internationale exacerbée. Pour continuer à développer des capacités de production compétitives et durables en France dans ce contexte, la filière doit notamment s’appuyer sur des initiatives telles que la loi européenne sur les semiconducteurs qui sera prochainement révisée. Afin de soutenir cette dynamique, le CSF prévoit la mise en place d’une cartographie des besoins en matière de capacités de production sur le territoire national pour contribuer à l’autonomie stratégique, ainsi qu’un accompagnement du plan de sobriété hydrique de la filière composants électroniques, avec identification des innovations pour économiser et réutiliser les ressources en eau.

Des représentants de la filière électronique réunis autour de Marc Ferracci, ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie – © Pascal Coutance
La signature du nouveau contrat stratégique de la filière marque également le lancement officiel de la Fédération de l’Électronique Française (FDEF) qui portera l’ensemble des priorités et objectifs fixés et représentera l’ensemble de l’écosystème de l’industrie électronique française en regroupant les trois syndicats professionnels Acsiel (composants, instruments de mesure, équipements de production), le Snese (sous-traitance), le SPDEI (distribution), ainsi que l’association Embedded France (logiciels et systèmes embarqués).
« En signant ce nouveau contrat stratégique, nous affirmons notre engagement collectif à faire de la filière électronique française un pilier d’innovation durable et de souveraineté industrielle, a souligné Frédérique Le Grevès, présidente du Comité Stratégique de la Filière Électronique. Face aux défis numériques et environnementaux, notre force réside dans la mobilisation de tous les acteurs, la montée en compétences et la modernisation de nos capacités de production, pour bâtir une filière résiliente, innovante, compétitive et exemplaire à l’échelle européenne et mondiale. C’est dans cette perspective que nous avons créé cette année la Fédération de l’Électronique Française qui réunit l’ensemble des acteurs du secteur et qui accompagnera la mise en œuvre du contrat de filière. »
« L’État est et restera à vos côtés, a assuré, pour sa part, Marc Ferracci, ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie, à l’adresse des représentants de la filière électronique. La France soutient pleinement cette dynamique, en cohérence avec les travaux en cours au niveau européen dans le cadre de la révision du Chips Act. Ce contrat stratégique incarne une ambition industrielle tournée vers l’avenir, au service de notre compétitivité. »
L’intégralité du contrat stratégique 2025-2028 de la filière Électronique est disponible en cliquant sur ce lien.