Le projet Genesis veut guider l’Europe vers une fabrication durable des semiconducteurs
Coordonné par le CEA-Leti, ce projet triennal rassemble 58 partenaires européens chargés de mettre en œuvre des solutions de pointe pour le contrôle des émissions, l’innovation des matériaux, la réduction des déchets et la réutilisation des matières premières.
Un consortium paneuropéen dédié au développement de procédés et de technologies durables pour la fabrication de semiconducteurs a récemment annoncé le lancement de Genesis, une initiative à grande échelle censée permettre à l’industrie européenne des puces d’atteindre des objectifs ambitieux en matière de développement durable, du développement des matériaux jusqu’au traitement des déchets finaux.
Coordonné par le CEA-Leti, ce projet triennal rassemble 58 partenaires couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur européenne des semiconducteurs, des PME aux grandes entreprises, en passant par les instituts de recherche, les universités et les associations industrielles. Genesis ambitionne de favoriser le développement de solutions innovantes en matière de contrôle des émissions, de matériaux écologiques (tels que les alternatives aux PFAS), de minimisation des déchets et de réutilisation des matières premières, en adéquation avec le Pacte vert pour l’Europe et la loi européenne sur les puces.
© CEA Leti
« Genesis est conçu pour relever les défis complexes de la construction d’un écosystème de semiconducteurs véritablement durable, souligne Laurent Pain, directeur du programme Électronique durable au CEA-Leti. Sa structure reflète à la fois l’urgence et l’opportunité de la transition écologique de l’Europe, portée par l’expertise complémentaire et l’étroite collaboration de ses partenaires. »
A terme, le projet prévoit de fournir pas moins de 45 innovations pour une industrie européenne des semiconducteurs plus verte, couvrant le cycle de vie des semiconducteurs et guidées par quatre piliers stratégiques qui constituent le fondement technologique de Genesis : la surveillance et la détection (systèmes de suivi des émissions en temps réel, de traçabilité et de rétroaction des procédés), les nouveaux matériaux (chimies sans PFAS et alternatives à faible Potentiel de Réchauffement Global pour les procédés avancés de semiconducteurs), la minimisation des déchets (innovations en matière de recyclage – solvant, gaz, etc. – , de réutilisation et de remplacements durables), et la réduction des matières premières critiques (stratégies visant à réduire la dépendance et à renforcer la sécurité des ressources).
En complément de ces piliers, les objectifs du projet établissent un cadre général incluant le déploiement de systèmes de réduction des émissions de PFAS et de gaz à effet de serre intégrés à des capteurs. Il vise également à positionner l’Europe comme leader de l’innovation en matière de semiconducteurs verts en alignant les pratiques de la chaîne d’approvisionnement sur les réglementations environnementales.
Doté d’un budget de près de 55 millions d’euros, le projet Genesis est cofinancé par Chips JU (l’entreprise commune sur les puces de la Commission européenne), les États membres participants de l’UE et le Secrétariat d’État suisse à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI).
« Le lancement du projet Genesis marque une étape cruciale vers l’alignement des ambitions de l’Europe en matière de semiconducteurs avec ses engagements climatiques, souligne Anton Chichkov, responsable des programmes chez Chips JU. Alors que les puces électroniques deviennent la pierre angulaire de tout, de l’IA aux systèmes énergétiques, leur empreinte environnementale augmente rapidement. Genesis répond à ce défi urgent en proposant des alternatives durables en matière de matériaux, de réduction des déchets et d’efficacité des ressources. Grâce à cette initiative, l’Europe investit non seulement dans des technologies plus propres, mais se positionne également comme un leader mondial de la fabrication de semiconducteurs verts. »
