L’Europe compte imposer un chargeur universel pour les appareils électroniques
La Commission européenne fait un pas important contre les déchets électroniques et les désagréments causés au consommateur par l’existence de différents chargeurs incompatibles pour les appareils électroniques. Le port USB Type-C est amené à devenir le port standard pour tous les smartphones et divers autres terminaux. Après adoption par le Parlement, une période de transition de 24 mois sera consentie pour donner aux industriels le temps de s’adapter avant l’entrée en application.
Des années de collaboration avec le secteur dans le cadre d’une approche volontaire ont déjà permis de réduire le nombre de chargeurs de téléphones mobiles de 30 à 3 au cours de la dernière décennie, mais pas de parvenir à une solution complète. La Commission propose à présent une législation visant à mettre en place une solution de charge universelle pour tous les dispositifs concernés.
Grâce à la proposition de révision de la directive sur les équipements radioélectriques présentée par la Commission, le port de charge et la technologie de recharge rapide seront harmonisés : le port USB Type-C deviendra le port standard pour tous les téléphones intelligents, tablettes, appareils photographiques, casques d’écoute, haut-parleurs portatifs et consoles de jeux vidéo portatives. En outre, la Commission propose de dissocier la vente de chargeurs de la vente d’appareils électroniques. Cela améliorera la commodité pour les consommateurs et réduira l’empreinte environnementale associée à la production et à l’élimination des chargeurs, soutenant ainsi les transitions écologique et numérique, souligne la Commission.
« Cela fait suffisamment longtemps que les consommateurs européens sont agacés par l’accumulation de chargeurs incompatibles dans leurs tiroirs. Nous avons donné au secteur tout le temps nécessaire pour qu’il propose ses propres solutions, mais le temps est désormais venu de prendre des mesures législatives en faveur d’un chargeur universel. Il s’agit d’un gain important pour nos consommateurs et notre environnement, conforme à nos ambitions écologiques et numériques », martèle Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive pour une Europe adaptée à l’ère du numérique.
Pour l’instant, Apple s’est toujours opposé à cette harmonisation, arguant qu’elle était préjudiciable à l’innovation. Le fabricant va-t-il renter dans le rang ? Rien en presse. La proposition d’aujourd’hui visant à modifier la directive sur les équipements radioélectriques doit encore être soumise au Parlement européen et au Conseil en vue de son adoption selon la procédure législative ordinaire (codécision). Une période de transition de 24 mois à compter de la date d’adoption donnera au secteur suffisamment de temps pour s’adapter avant l’entrée en application.
La Commission propose ainsi :
- un port de charge harmonisé pour les appareils électroniques : le port USB Type-C sera le port universel. Cela permettra aux consommateurs de charger leurs appareils avec le même chargeur USB Type-C, quelle que soit la marque de l’appareil.
- une technologie harmonisée de recharge rapide, qui permettra d’éviter que différents producteurs limitent la vitesse de charge de manière injustifiée et contribuera à faire en sorte que la vitesse de charge soit la même quel que soit le chargeur compatible utilisé avec un appareil.
- de dissocier la vente d’un chargeur de la vente de l’appareil électronique : les consommateurs pourront acheter un nouvel appareil électronique sans nouveau chargeur, ce qui limitera l’achat de chargeurs indésirables ou le nombre de chargeurs laissés inutilisés. Selon les estimations, la réduction de la production et de l’élimination des nouveaux chargeurs réduira la quantité de déchets électroniques de près de 1000 tonnes par an.
- une meilleure information des consommateurs : les producteurs devront fournir des informations pertinentes sur les performances en matière de charge, y compris des informations sur la puissance requise par le dispositif et sur la question de savoir si celui-ci prend en charge la recharge rapide. Les consommateurs pourront ainsi plus facilement voir si leurs chargeurs existants satisfont aux exigences de leur nouvel appareil ou sélectionner un chargeur compatible. Cette mesure, combinée à d’autres, aiderait les consommateurs à limiter le nombre de nouveaux chargeurs achetés et leur permettrait d’économiser 250 millions d’euros par an en évitant d’acheter des chargeurs inutiles.
Parallèlement, des progrès technologiques plus importants sont attendus dans le domaine de la recharge sans fil, une technologie encore en évolution pour laquelle le degré de fragmentation du marché est faible. Afin de permettre l’innovation en la matière, la proposition ne fixe pas d’exigences techniques spécifiques pour la recharge sans fil. Par conséquent, les fabricants restent libres d’incorporer toute solution de recharge sans fil dans leurs produits, parallèlement à la recharge filaire via le port USB-C.
En 2020, environ 420 millions de téléphones mobiles et d’autres appareils électroniques portatifs ont été vendus dans l’Union européenne. En moyenne, les consommateurs possèdent environ trois chargeurs pour téléphone mobile et en utilisent deux régulièrement. Malgré cela, 38% des consommateurs déclarent avoir rencontré au moins une fois le problème de ne pas pouvoir recharger leur mobile parce que les chargeurs disponibles étaient incompatibles. La situation est non seulement peu pratique mais aussi coûteuse pour les consommateurs, qui dépensent environ 2,4 milliards d’euros par an pour des chargeurs indépendants qui ne sont pas vendus avec leurs appareils électroniques. En outre, on estime que les chargeurs mis au rebut ou non utilisés représentent jusqu’à 11 000 tonnes de déchets électroniques par an.
Fiche d’information sur la proposition de la Commission relative à une solution de recharge universelle pour les appareils électroniques