Mersen revoit ses objectifs 2024 à la baisse
En raison d’un ralentissement des commandes constaté à partir du 3ème trimestre, en particulier sur les marchés du solaire en Chine et des semiconducteurs, le groupe français table désormais sur une croissance comprise entre 1% et 2% en 2024, contre 5% précédemment.
Bien qu’il ait enregistré un chiffre d’affaires record de 933 millions d’euros sur les neuf premiers mois de l’année, soit une croissance organique (périmètre et taux de change constants) de 3,7% sur un an, le groupe Mersen vient de revoir ses prévisions à la baisse pour l’ensemble de l’année 2024. Ce spécialiste français des composants pour la puissance électrique (busbars, condensateurs, fusibles, interrupteurs, blocs de distribution, etc.) et des matériaux avancés table désormais sur une croissance organique de ses ventes comprise entre 1% et 2%, au lieu des 5% initialement attendus.
De même, la marge opérationnelle courante devrait se situer entre 10% et 10,5%, contre 11% lors des précédentes estimations. Les investissements industriels pour l’année devraient en revanche se situer autour de 220 M€, conformément aux précédentes prévisions qui misaient sur une fourchette de 200 à 240 M€.
© Mersen
« Le chiffre d’affaires sur les neuf premiers mois de l’année atteint un nouveau record, à 933 millions d’euros. Cependant, nous anticipons un quatrième trimestre moins favorable, en raison d’un ralentissement des commandes à partir du 3ème trimestre, en particulier sur les marchés du solaire en Chine et des semiconducteurs, ce qui nous amène à revoir nos prévisions pour l’année à la baisse », explique Luc Themelin, directeur général de Mersen (photo).
Malgré la bonne tenue des marchés traditionnels comme les transports ferroviaire et aéronautique et les industries de procédés, Mersen a réalisé des ventes de 309 M€ au troisième trimestre 2024, avec une croissance organique de seulement 1,2% sur un an, inférieure à celles des trimestres précédents. Cela à cause de la forte baisse du solaire en Chine, avec un surstockage de cellules solaires, et du ralentissement des ventes aux fabricants de semiconducteurs, dont le niveau de stocks des composants Mersen est élevé.
« Nous allons accélérer les mesures initiées depuis le début de l’année afin d’améliorer la profitabilité de certaines lignes de produits », annonce Luc Themelin. Le groupe va notamment fermer un atelier aux Pays-Bas (il va transférer la production de ce dernier dans d’autres sites existants en Europe) et va regrouper sur le site nouvellement acquis de Macedon, aux Etats-Unis, l’ensemble de ses expertises nord-américaines en refroidisseurs. Ces mesures s’ajoutent à celles déjà prises, telles que la cession d’une petite activité dans le ferroviaire en Chine en avril 2024 ainsi que l’arrêt de la production de deux lignes de produits non rentables en Inde et en Chine.
Pour l’avenir, Mersen se montre optimiste. « Ce ralentissement conjoncturel, tant sur le solaire que sur le marché des semiconducteurs silicium et carbure de silicium, ne remet pas en cause les perspectives du groupe à l’horizon 2027 », assure Luc Themelin.
Basé à Paris-La Défense et comptant plus de 7500 salariés, Mersen est présent dans 33 pays, avec plus de 50 sites industriels et 18 centres de R&D. En 2023, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 1211 M€. En France, Mersen compte environ 1400 collaborateurs répartis sur 8 sites industriels. Sur les 18 sites de R&D que compte la société dans le monde, 8 sont basés dans l’Hexagone.
