Qualcomm pourrait être contraint de relever son offre sur NXP
Le fonds d’investissements américain Elliott Management a annoncé début d’août qu’il détenait 6% des actions de NXP Semiconductors. En montant au capital de NXP, Elliott Management a l’intention de contraindre Qualcomm à relever son offre de rachat sur NXP, dont il juge le cours de l’action « significativement sous-évalué ».
Le rachat de NXP par Qualcomm pourrait ainsi devenir le feuilleton de la rentrée. Elliott Management est connu pour être un fonds activiste qui pèse sur les stratégies des entreprises dans lesquelles il investit. Selon la presse financière américaine, le fonds devrait tenter de bloquer la fusion en essayant de convaincre d’autres actionnaires de NXP de la pertinence de sa position. L’offre de Qualcomm étant conditionnée au fait de racheter 80% des actions de NXP, l’Américain pourrait alors être contraint d’augmenter le prix de rachat proposé par action (110 dollars proposé en octobre dernier) pour parvenir à ses fins.
D’autant que les analystes pensent que Qualcomm a tout intérêt d’accélérer sa diversification en dehors du marché des puces pour mobiles (ce que permet l’exposition de NXP notamment sur le marché de l’automobile). Les bisbilles entre Qualcomm et Apple se sont en effet poursuivies et amplifiées cet été sur le terrain judiciaire. Quatre sous-traitants d’assemblage d’Apple (Foxconn, Wistron, Compal Electronics et Pegatron) ont ainsi porté plainte cet été contre Qualcomm pour abus de position dominante. Une réponse à la plainte déposée par Qualcomm en mai dernier pour les contraindre à payer les redevances sur ses circuits qu’Apple estime injustifiées. Qualcomm a également déposé plainte contre Apple début juillet, l’accusant d’importer aux Etats-Unis et de vendre des produits qui enfreignent six de ses brevets.
Coïncidence ? Qualcomm a annoncé le 24 août le départ au 31 décembre 2017 de son président Derek Aberle, après 17 ans de bons et loyaux services. Steve Mollenkopf, CEO de Qualcomm, a salué le parcours exceptionnel de Derek Aberle, l’homme qui a mis en place le programme de licences 4G de l’entreprise. Une page de l’histoire de l’entreprise semble donc se tourner.
Rappelons également que le 9 juin dernier, la Commission européenne a ouvert une enquête approfondie afin d’examiner le projet d’acquisition de NXP par Qualcomm en vertu du règlement de l’Union européenne sur les concentrations. La Commission craint que l’opération puisse entraîner une hausse des prix, limiter le choix et ralentir l’innovation dans le secteur des semiconducteurs, notamment en matière de circuits bande de base, puces NFC, éléments sécurisés et semiconducteurs pour application V2X dans l’automobile.