Renault va étudier la proposition de fusion de Fiat Chrysler Automobiles
Le Conseil d’administration de Renault s’est réuni ce lundi afin d’examiner la proposition reçue de FCA (Fiat Chrysler Automobiles) concernant une potentielle fusion à 50/50 entre Renault et FCA. Environ 90% des 5 milliards d’euros des synergies attendues proviendraient des économies réalisées sur les achats (40%), de l’efficacité de la recherche et du développement (30%) et de la fabrication et de l’outillage (20%).
Après avoir revu attentivement les termes de cette proposition amicale, le Conseil d’administration de Renault a décidé d’étudier avec intérêt l’opportunité d’un tel rapprochement, confortant l’empreinte industrielle du groupe Renault et générateur de valeur additionnelle pour l’Alliance, indique le constructeur automobile. La proposition de la FCA fait suite aux discussions opérationnelles initiales entre les deux sociétés pour identifier les produits et les zones géographiques où elles pourraient collaborer, en particulier lors de la mise au point et de la commercialisation de nouvelles technologies, souligne le communiqué du groupe italo-américain.
La combinaison des deux constructeurs créerait le troisième constructeur mondial avec 8,7 millions de ventes de véhicules. La société fusionnée disposerait d’une position forte dans le véhicule électrique et la conduite autonome. La capacité croissante de FCA en matière de conduite autonome, qui comprend des partenariats avec Waymo, BMW et Aptiv, s’ajoute à la décennie d’expérience du groupe Renault en matière de technologie pour le véhicule électrique.
Dans son communiqué, FCA souligne qu’il n’y aurait pas fermeture d’usine à la suite de la combinaison, mais fait état de plus de 5 milliards d’euros d’économies annuelles liées aux synergies entre les deux groupes s’ajoutant aux synergies existantes de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Pour les autres partenaires de l’Alliance (Nissan, Mitsubishi Motors) des synergies supplémentaires d’environ 1 milliard d’euros sont annoncées. Les avantages de la transaction proposée seraient obtenus grâce à des investissements plus rentables en capital dans des plateformes, des architectures, des groupes motopropulseurs et des technologies globales communes pour véhicules.
FCA estime qu’environ 90% des synergies proviendraient des économies réalisées sur les achats (~ 40%), de l’efficacité de la recherche et du développement (~ 30%) et de la fabrication et de l’outillage (~ 20%). Parmi ces économies estimées, il serait possible de réduire le nombre total de plateformes de véhicules d’environ 20% et les familles de moteurs d’environ 30%. Le taux de réalisation total des synergies estimées devrait être atteint d’ici la fin de la sixième année après la clôture, avec environ 80% au cours de la quatrième année. Compte tenu de l’impact des coûts de mise en œuvre cumulés d’environ 3 à 4 milliards d’euros, il est estimé que les synergies seraient neutres en flux de trésorerie la première année et positives à partir de la deuxième année.
Selon les termes de la proposition, les actionnaires de chaque société recevraient une participation équivalente dans la société combinée. Avant la conclusion de la transaction, les actionnaires de FCA recevraient également un dividende de 2,5 milliards afin de réduire la disparité des valeurs boursières.
Le groupe Renault a vendu près de 3,9 millions de véhicules en 2018. Il emploie plus de 180 000 personnes, dispose de 36 sites de fabrication et 12 700 points de vente dans le monde. Le groupe Renault est fortement présent en Europe, en Russie, en Afrique et au Moyen-Orient, tandis que FCA occupe une position importante en Amérique du Nord et en Amérique latine. Sur le plan géographique, sur la base des ventes mondiales 2018 de FCA et du groupe Renault, la société fusionnée serait n°4 en Amérique du Nord, n°2 en EMEA et n°1 en Amérique latine. Sur une base agrégée des résultats de 2018, le chiffre d’affaires annuel de la société combinée s’élèverait à près de 170 milliards d’euros, avec un bénéfice d’exploitation supérieur à 10 milliards d’euros et un bénéfice net de plus de 8 milliards d’euros.
Le rapprochement de FCA et du groupe Renault avec ses partenaires Nissan et Mitsubishi constituerait la plus grande alliance automobile au monde, avec plus de 15 millions de véhicules vendus chaque année.