Safran relève ses prévisions pour 2025 malgré l’impact des droits de douanes
Porté par un solide troisième trimestre, l’équipementier et motoriste aéronautique réhausse ses prévisions de chiffre d’affaires et de bénéfice d’exploitation pour l’année, bien que le groupe évalue entre -100 et -150 M€ l’impact net attendu des droits de douane sur son résultat opérationnel 2025.
Safran a réalisé un solide troisième trimestre. Son chiffre d’affaires trimestriel s’est établi à 7852 millions d’euros, soit une hausse de 18,3% par rapport au troisième trimestre 2024. Sur une base organique (c’est-à-dire à périmètre et taux de change constants), la progression s’établit à 18,5%, sachant que l’effet de change s’élève à -309 M€ et l’effet de périmètre à +296 M€, principalement lié à la contribution des activités d’actionnement et de commandes de vol de Collins Aerospace acquises en juillet dernier. Sur ce dernier point, Safran précise d’ailleurs que « l’intégration avance sereinement ».
« Le troisième trimestre a permis de confirmer le dynamisme des activités d’après-vente pour moteurs civils et s’est distingué par la livraison d’un nombre record de moteurs LEAP », se félicite Olivier Andriès, directeur général de Safran. 511 unités du moteur LEAP ont ainsi été livrées au troisième trimestre 2025 contre 365 au troisième trimestre 2024, soit une hausse de 40% illustrant un fort rattrapage par rapport au premier semestre (+25% par rapport au deuxième trimestre 2025).
Sur les neuf premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires de Safran s’élève à 22 621 M€, en hausse de 14,9% par rapport à la même période de 2024. En données organiques, la progression du groupe atteint 15% et reflète la croissance de toutes les divisions, en particulier de la division Propulsion.

© Safran
Porté par ces résultats, Safran revoit ses prévisions 2025 à la hausse, malgré l’impact négatif des droits de douane. A périmètre constant, donc excluant la contribution nette des activités d’actionnement et de commandes de vol acquises en juillet, le groupe s’attend désormais à une progression de 11 à 13% de son chiffre d’affaires annuel, au lieu des 10 à 12% initialement anticipés, et à un bénéfice d’exploitation entre 5,1 et 5,2 milliards d’euros, contre 5 à 5,1 Md€ prévus précédemment.
Ces prévisions tiennent en effet compte de l’impact des droits de douane, évalués par Safran entre -100 et -150 M€ sur son résultat opérationnel 2025. « Maintenant que des accords bilatéraux ont été négociés, Safran peut mieux évaluer et gérer les risques liés aux droits de douane. L’accord conclu entre l’UE et les États-Unis, ainsi que l’éligibilité des produits du groupe au titre de l’Accord États-Unis-Mexique-Canada (USMCA), ont significativement réduit les montants en jeu, précise Safran. Dans ce contexte en constante évolution, Safran reste néanmoins vigilant et poursuit activement la mise en œuvre de mesures d’atténuation et d’actions commerciales. Un impact résiduel subsiste toutefois, principalement lié aux flux entre la Chine et les États-Unis, à la Section 232 (aluminium, acier et cuivre) ainsi qu’aux produits non éligibles en vertu des accords bilatéraux. »
En complément de ces perspectives pour 2025, le groupe précise que la contribution nette attendue des activités d’actionnement et de commandes de vol acquises en juillet est d’environ 650 M€ en termes de chiffre d’affaires et de 4% à 6% (avant coûts de séparation et d’intégration) en termes de marge opérationnelle courante.


