Stellantis et Orano s’attèlent au recyclage des batteries de véhicules électriques
Le constructeur automobile et le spécialiste des matières nucléaires vont créer une société commune dédiée au recyclage des batteries des véhicules électriques hors d’usage et des déchets de production issus des gigafactories.
Alors que l’adoption du véhicule électrique s’accélère et que les gigafactories de batteries commencent à sortir de terre un peu partout dans le monde, y compris en France, le problème du recyclage des batteries devient une thématique de plus en plus importante.
Aussi, le constructeur automobile Stellantis et la société Orano, issue du démantèlement en 2018 du groupe nucléaire français Areva, ont-il décidé de prendre le problème à bras-le-corps avec la création d’une co-entreprise spécialisée dans le recyclage des batteries des véhicules électriques hors d’usage et des déchets de production issus des gigafactories d’Europe et d’Amérique du Nord.
Cette co-entreprise dont le nom n’a pour l’heure pas été dévoilé, permettra à Stellantis de consolider sa position dans la chaîne de valeur des batteries en sécurisant un approvisionnement supplémentaire en cobalt, nickel et lithium nécessaires à l’électrification du secteur, de soutenir une gestion durable des matériaux utilisés dans les véhicules électriques pour lui permettre d’atteindre son objectif de neutralité carbone d’ici 2038, conformément à son plan stratégique Dare Forward 2030, et de respecter la directive « batteries 2031 » de l’Union européenne qui prévoit l’utilisation de matériaux recyclés dans les nouvelles batteries.
Selon les deux sociétés, ce partenariat représente l’un des premiers engagements du secteur en faveur d’une approche globale de l’économie circulaire en matière de production et de consommation.
« Les objectifs en termes de développement durable des Nations Unies ont confirmé la nécessité de trouver des solutions telles que celle mise en place avec Orano, pour relever le défi de la gestion et l’usage des ressources naturelles et de l’écoresponsabilité, constate Alison Jones, vice-présidente de la division Circular Economy de Stellantis (photo). Guidée par le plan stratégique Dare Forward 2030, Stellantis s’engage à transformer ses modèles de production et de consommation pour respecter ses engagements en faveur de l’économie circulaire ».
Concrètement, la co-entreprise va s’appuyer sur un procédé innovant à faible émission de carbone mis au point par Orano, « en rupture avec les procédés existants », permettant, d’une part, la récupération de tous les composants des batteries lithium-ion et, d’autre part , la fabrication de nouveaux matériaux pour les cathodes. La co-entreprise produira également de la « masse noire » (black mass), ce matériau issu du recyclage des batteries, qui sera ensuite raffinée (pour en extraire les différents constituants) dans le futur site hydrométallurgique d’Orano prévu à Dunkerque, à l’endroit même où seront construites les gigafactories françaises, puis réutilisée dans les batteries, fermant ainsi la boucle de l’économie circulaire.
Grâce à cette approche innovante du prétraitement et à la technologie en hydrométallurgique développée par Orano, le taux de récupération des métaux peut atteindre des niveaux supérieurs à 90 %, selon les deux partenaires. Ce qui permettrait aux équipementiers de respecter les taux de recyclage recommandé par la Commission européenne pour les batteries des véhicules électriques, tout en garantissant la durabilité de leur modèle économique.
La production de la co-entreprise réutilisera également les infrastructures et ressources existantes de Stellantis, et devrait démarrer en début d’année 2026. Les deux partenaires précisent par ailleurs que des investissements pour la reconversion professionnelle et la montée en compétence des collaborateurs de Stellantis et d’Orano ouvriront des perspectives d’emploi durables dans les nouveaux postes créés.