Sous-traitance : le SNESE définit 4 axes pour dynamiser la profession
Ce matin, à l’occasion d’une conférence pour présenter le village des électrotechnologies qui rassemblera une trentaine d’exposants à l’occasion du Midest qui se déroulera à Paris du 6 au 9 décembre, Michel de Nonancourt, président du SNESE, a détaillé les quatre axes sur lesquels le syndicat des sous-traitants travaille d’arrache-pied afin de dynamiser la profession. Ces travaux, qui seront présentés sur le village, vise à renforcer la compétitivité des entreprises, dans l’optique de rapatrier des productions en France.
La France abritait 485 sous-traitants en janvier 2016, contre 548 entreprises en 2015, essentiellement des PME et des ETI qui proposent un large panel de services depuis la conception, le prototypage, l’industrialisation, la fabrication proprement dite, jusqu’aux services de réparation et de maintenance. Ces entreprises forment un maillage de l’Hexagone assez bien réparti pour offrir un service proximité aux donneurs d’ordre (voir illustration). Pour sa part, le SNESE, revendique quelque 200 adhérents, soit un taux de représentativité de l’ordre de 40%. Selon l’indicateur de conjoncture de l’organisation professionnelle, en 2016, la profession devrait enregistrer une croissance d’activité pour la 12e année de suite, même si la croissance ralentit depuis 2015. Pas question pour autant de se reposer sur ses lauriers. C’est le sens des travaux entrepris par le syndicat qui tournent autour de 4 axes : la robotisation de l’outil industriel, les logiciels de gestion des commandes de composants, des facturations et de devis, la formation des personnels, et enfin la valorisation des technologies et des compétences à travers un label.
Un robot collaboratif pour la manipulation des cartes
Pourquoi laisser l’usage de robots à Foxconn en Chine ? (voir notre Revue de presse internationale, à droite). Pour Michel de Nonancourt, il n’y a pas de fatalité à la compétitivité des entreprises françaises et à partir d’un certain niveau d’automatisation, les coûts d’exploitation sont sensiblement les mêmes qu’en Asie. En augmentant les tâches robotisées, la France pourrait ainsi rapatrier des productions qui sont aujourd’hui délocalisées. Une mission est donc actuellement conduite au sein du SNESE pour étudier l’emploi et l’impact d’un robot collaboratif multi-usages de manipulation des cartes. Ce robot, indépendant des fabricants de machines d’assemblage et dont le choix n’est pas encore défini, est à l’étude pour alimenter un système de test (chargement/déchargement, tri des cartes bonnes ou mauvaises) et pour la préparation de la carte à l’opération de vernissage (mise en place de caches sur les composants sensibles). L’objectif du SNESE n’est pas de se substituer aux entreprises en préconisant tel ou tel robot collaboratif, mais de promouvoir cette approche à travers la réalisation d’un démonstrateur, défrichant ainsi le terrain en ouvrant le champ des possibles. Aux entreprises ensuite de faire leur choix en fonction de leurs besoins et de leurs ressources.
Le deuxième axe de travail concerne l’utilisation accrue des logiciels (ERP-EDI) pour gérer la complexité à laquelle sont confrontés aujourd’hui les sous-traitants dont la clientèle est de plus en plus diversifiée en terme de secteurs d’activités et d’exigences. Sans compter le manque de visibilité du fait de l’absence bien souvent de prévisions des donneurs d’ordre. Prenant l’exemple de son entreprise, Michel de Nonancourt explique que pour un site d’Alliansys qui réalise 10 M€ de CA, il lui gérer 25 000 lignes de références de composants en stock, dont 10 000 tournent régulièrement. TICIO, qui s’apparente à un traducteur universel pour communiquer avec les EDI hétérogènes des distributeurs et des fabricants de composants, répond en partie à cette problématique. Mais il est encore assez peu utilisé. Le SNESE voudrait, en outre, développer une sorte de TICIO pour automatiser la gestion des devis et des facturations aux clients.
Le troisième axe concerne la formation des personnels pour remédier à la disparition des formations en électronique au niveau du baccalauréat. Une plate-forme d’e-learning spécifique à la production en électronique devrait être mise en place en 2017. Enfin, le SNESE va mettre sur pied un programme de labellisation pour valoriser les technologies et les compétences des entreprises. Le label RoHS (3 niveaux) qui garantit une maîtrise d’une fabrication ad-hoc va être remis au goût du jour. Un label qui garantit la maîtrise des achats de composants (poste qui représente en moyenne 60% du CA des sous-traitants) va également être mis en place pour distinguer les entreprises « qui savent bien acheter ».
Ces quatre axes de travail seront présentés au Midest sur le « Village des Electrotechnologies », qui rassemblera cette année cette année une trentaine d’exposants : non seulement des sous-traitants d’assemblage de cartes, mais également des fabricants de composants sur cahier des charge, des fournisseurs de solutions électromécaniques, etc. Parmi les animations présentes sur le village, citons l’organisation d’un concours de brasage manuel organisé par l’IPC qui verra s’affronter des participants qui auront 1 heure pour « souder » 80 composants CMS et 20 composants traversants dans les règles de l’art (généralement, seulement un tiers des concurrents aguerris y parviennent dans les temps).
Enfin, le premier jour du salon, la FIEEC remettra le prix de l’innovation 4.0, qui récompensera la démarche « Industrie du Futur » d’une PME ou d’une ETI, grâce à l’utilisation des technologies électroniques, électriques et numériques.