Vers une deuxième année de suite de baisse du marché des semiconducteurs ?
A l’instar d’IHS qui prévoit un cycle de trois ans de recul des ventes ou de croissance très faible pour l’industrie des semiconducteurs, Gartner a hier mis les pieds dans le plat en prévoyant un recul de 0,6% du marché mondial des semiconducteurs pour cette année, après une baisse de 2,3% en 2015. Une demande qui s’affaiblit pour des marchés clés de l’électronique, des niveaux de stocks qui enflent et l’impact d’un dollar fort dans certaines régions du monde motivent de pessimisme.
Ainsi, le marché des semiconducteurs ne devrait pas dépasser 333 milliards de dollars cette année. Si cette funeste prévision se réalise, l’industrie des semiconducteurs connaîtrait deux années de baisse de suite, ce qui n’est arrivé jusqu’ici qu’une seule fois (2008 et 2009).
Précédemment, Gartner a relevé la quasi-absence de croissance pour le marché de l’ensemble des terminaux de traitement de données et de communications (PC, tablettes, terminaux ultramobiles et téléphones mobiles) qui devrait croître de seulement 0,6% en 2016, à 2,416 milliards d’unités. La croissance des ventes de smartphones ne devrait en effet pas dépasser 7% cette année, à 1,5 milliard d’unités, tandis que les ventes de PC traditionnels devraient chuter de 6,7%, à 228 millions d’unités et celles de terminaux ultramobiles basiques (un vocable qui recouvre essentiellement les tablettes chez Gartner) devraient reculer de 3,4% cette année, à 188 millions d’unités.
Or, selon Gartner, aucun autre marché clé ne prend le relais. Il y a bien le marché des produits que l’on porte sur soi (les fameux wearables) et toute ce qui tourne autour de l’Internet des objets, mais ces marchés sont encore trop embryonnaires pour avoir une influence décisive sur la consommation de puces et inverser la tendance. Rappelons que pour IC Insights, le marché mondial des semiconducteurs utilisés pour les applications de l’Internet des objets devrait certes croître de 19,2% par an en moyenne d’ici à 2019, mais il n’atteindrait que 31,1 milliards à cette échéance, soit moins de 10% de la consommation totale de puces.
