Viavi Solutions ne pourra pas racheter le Canadien Exfo
Le 13 août les actionnaires minoritaires du Canadien Exfo ont approuvé massivement la proposition du fondateur Germain Lamonde de racheter leurs actions à 6,25 dollars l’unité pour retirer de la Bourse le fabricant de solutions de test, de monitoring et d’analyse de réseaux fixes et mobiles. L’opération bloque de facto la tentative de l’Américain Viavi de racheter l’entreprise. Viavi avait pourtant fait le 20 juillet une offre supérieure à 8 dollars par action, valorisant Exfo à 459 M$.
Mais Germain Lamonde qui contrôle, directement ou indirectement, 61,46% des actions émises et en circulation d’Exfo et 93,53% des droits de vote rattachés à la totalité des actions émises et en circulation d’Exfo, avait déclaré publiquement et a indiqué au conseil d’administration d’Exfo qu’il n’envisagerait aucune proposition faite par Viavi Solutions ni aucune autre opération de changement de contrôle. En se rangeant derrière la proposition de Germain Lamonde, les actionnaires minoritaires d’Exfo empêchent ainsi toute tentative de rachat de Viavi.
« Je tiens à remercier les actionnaires de Exfo pour leur appui continu au fil des ans ainsi qu’en lien avec la transaction proposée », a déclaré Germain Lamonde, fondateur et président exécutif du conseil.
Le même avait déclaré dès le 20 juillet : « Viavi Solutions a fait une quatrième proposition non sollicitée et non contraignante visant l’acquisition d’Exfo et, pour la quatrième fois, j’ai clairement indiqué à Viavi et au conseil d’administration d’Exfo qu’en tant qu’actionnaire de contrôle d’Exfo, je n’envisagerais aucune opération avec Viavi ni aucune autre opération de changement de contrôle. Viavi savait fort bien que j’allais rejeter toute nouvelle proposition provisoire non contraignante et non réalisable qui ne sert, à mon avis, qu’à créer de la distorsion dans le processus actuel de privatisation et ne vise, au final, qu’à éliminer le principal concurrent de Viavi ».
Dans son communiqué du 20 juillet détaillant son offre à 8 dollars par action, Viavi argumentait pour sa part : « Il y a des avantages stratégiques évidents à combiner Viavi et Exfo pour bâtir le leader des tests et mesures de communications pour la prochaine décennie. La force des équipes et de la technologie combinées, avec une échelle et des ressources financières nettement plus importantes, permettrait un investissement important dans la croissance tout en obtenant un levier d’exploitation plus important que l’une ou l’autre entreprise ne pourrait le faire seule ». L’Américain affirmait sa volonté de conserver le personnel d’Exfo et de poursuivre la présence et les opérations d’Exfo au Québec. En vain.
L’arrangement du 13 août demeure toutefois assujetti aux conditions de clôture usuelles, notamment à l’approbation de la Cour supérieure du Québec.