4e enquête sur le coronavirus de l’ECIA : des réponses entre crainte et espoir
L’ECIA publie les résultats de sa 4e enquête réalisée auprès des fabricants de composants et des distributeurs le 20 mars 2020 afin de fournir une visibilité sur l’impact du coronavirus sur l’industrie des composants électroniques et la chaîne d’approvisionnement.
Rappelons que l’organisation professionnelle a réalisé précédemment trois autres enquêtes respectivement les 7 et 21 février et le 6 mars 2020.
L’enquête la plus récente a été réalisée entre le lundi 16 mars et le vendredi 20 mars. Malgré la croissance exponentielle du Coronavirus dans le monde, cette enquête montre un bond important des attentes positives concernant l’impact sur la capacité des entreprises à approvisionner leurs clients à temps. Le nombre de réponses s’accroit en effet dans les catégories «aucun impact» et «impact minimal» dans les trois segments de composants, la plus grande part des réponses se situant dans ces catégories. Rappelons que des données détaillées par type de composant sont fournies pour les principales catégories de composants : électromécaniques, passifs et semiconducteurs.
La propagation du virus est véritablement mondiale à ce stade et son impact a plongé les marchés financiers dans des baisses et une volatilité préoccupantes. Les tentatives des gouvernements pour lutter contre cette pandémie ont entraîné des mises en quarantaines et des fermetures d’entreprises qui devraient pousser les principales économies du monde en récession. En raison de la nature évolutive de cette pandémie, deux questions supplémentaires ont été ajoutées à l’enquête la plus récente de l’ECIA pour évaluer l’impact de cette crise sur la demande des marchés finaux et sur les différentes étapes de la chaîne d’approvisionnement.
Seuls les marchés du médical et de la défense/aéronautique seraient épargnés
Les résultats de la dernière enquête révèlent que la plupart des participants s’attendent à ce que chaque marché final, à deux exceptions près, connaisse une baisse modérée en 2020. Sans surprise, les marchés médicaux devraient connaître une augmentation modérée. Le secteur défense/aéronautique sera relativement peu affecté selon l’enquête.
Les résultats de l’enquête montrent paradoxalement, malgré l’optimisme modéré sur les évolutions des marchés finaux, qu’une forte inquiétude existe à chaque étape de la chaîne d’approvisionnement des composants électroniques. Le niveau de préoccupation le plus faible est lié à la «navigation et logistique», la plupart des réponses ne s’attendant qu’à une interruption modérée. Pour tous les autres maillons de la chaine logistique, l’impact est jugé sérieux : interruption liée au manque de matériaux, interruptions de la production de composants, de systèmes électroniques, baisse de la demande finale des marchés (voir illustration ci-dessous).
Globalement, plus de 45% s’attendent à un impact sérieux sur la chaîne d’approvisionnement. Seulement 5% ne s’attendent à aucune interruption et 15% n’attendent qu’une interruption minimale.
Même si l’industrie a déjà fait l’expérience de l’épidémie du SRAS, la distribution régionale de la production électronique et la structure des chaînes d’approvisionnement ont considérablement changé au cours des années qui ont suivi, souligne l’ECIA. Malgré la croissance exponentielle du Coronavirus dans le monde, cette enquête montre un bond important des attentes positives concernant l’impact sur la capacité des entreprises à approvisionner leurs clients à temps. De plus, le plus grand nombre de réponses ne s’attend désormais à aucune perturbation de la chaîne d’approvisionnement. Cependant, cela n’est pas cohérent avec les contributions aux questions concernant les préoccupations concernant l’impact aux différentes étapes de la chaîne d’approvisionnement. Comme on l’a vu dans les enquêtes précédentes, une grande partie des personnes interrogées continuent de déplorer un manque de visibilité sur la chaîne d’approvisionnement et sont incapables de quantifier l’impact de cette crise. Dans les semiconducteurs, plus de 60% des répondants déclarent ne toujours pas être en mesure d’évaluer le niveau d’impact du coronavirus sur leur capacité à approvisionner les clients. À ce stade, parmi les entreprises capables de mesurer l’influence du Coronavirus sur leurs chaînes d’approvisionnement, la plupart ne s’attendent pas à une augmentation ou à un impact « inférieur à une semaine » sur les délais. Encore une fois, une amélioration significative par rapport aux enquêtes précédentes.
L’analyse des résultats de l’enquête souligne la nécessité de poursuivre les recherches, car les entreprises continuent d’améliorer leur compréhension de la façon dont le coronavirus a un impact sur leurs chaînes d’approvisionnement, conclut l’ECIA, qui prévoit déjà de programmer une cinquième enquête à un moment approprié en fonction de l’évolution de la pandémie.